Le Comité national des arts et des lettres (CNAL) était, avant-hier, mardi, l’hôte des artistes de la wilaya de Tizi-Ouzou. MM. Abdelkader Bendamache et Kamal Hamadi, représentants du CNAL, sont venus pour expliciter les bienfaits de cette nouvelle réglementation, la première depuis l’indépendance du pays, « qui conforte la personnalité juridique de l’artiste ». Il faut dire que les créateurs, peintres, musiciens, chanteurs, compositeurs, poètes et écrivains n’étaient pas reconnus comme tels. C’étaient des entités abstraites qui n’étaient pas couvertes par les droits ni à la sécurité sociale ni par la caisse de retraite. En un mot, c’est la solitude, la maladie et le dépit qui attendent ces esthètes à la fin de leur carrière et au bout c’est la mort dans l’anonymat le plus absolu. « L’artiste n’avait aucune existence dans la nomenclature des métiers dans notre pays », dira en substance Bendameche. Désormais, c’en ai bien fini de ce déni de justice à l’égard de cette frange de notre société. Un décret exécutif portant le n° 14/69 du 9/2/2014 a été promulgué afin de reconnaître à l’artiste un statut en bonne et due forme. De plus, ce décret sera à effet rétroactif. Autrement dit, les artistes qui ont pris de l’âge et n’ont pas cotisé l’État et la CNAS prendront en charge leurs cotisations antérieures. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le président du CNAL, en l’occurrence M. Bendamache. Côté artistes ou assimilés, leurs interventions ont permis aux envoyés du ministère de tutelle d’appréhender leur situation et de leur répondre utilement dès lors que le statut tant attendu est enfin obtenu. Ils ont, du reste, manifesté leur satisfaction d’être reconnus en tant que tels et leurs droits protégés. À l’issue de la rencontre, des cartes nationales de l’artiste ont été distribuées à une trentaine de concernés qui avaient déjà déposé leur dossier. C’est à notre confrère Saïd Smail qu’échu l’insigne honneur de remettre la première carte d’artiste à une créatrice. Il en était tout retourné d’ailleurs, par l’émotion et il nous l’a manifesté. En fait, cette rencontre, à laquelle ont assisté très nombreux les artistes, a montré la satisfaction débordante de tous les concernés. C’était un grand jour pour cette famille qui vient d’être enfin réhabilitée dans ses droits après plusieurs décennies de marginalisation.
Sadek A. H.

