Les fabricants des agglomérés interpellent le wali

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Dans une longue requête détaillée adressée au wali et à la direction des impôts de la wilaya de Bouira, les fabricants des agglomérés (parpaing et ourdis) agréés crient leur désarroi face à une concurrence déloyale que leur font ceux qui interviennent dans cette filière sans autorisations, au mépris de la réglementation en vigueur.

Etat de fait qui a créé une indescriptible anarchie sur le volet emplacement, car cette activité est classée dans la catégorie des « activités classées », et soumise à une stricte réglementation, et ce, pour réduire ses retombées négatives sur l’environnement et par ricochet sur la santé publique. Cette situation a aussi des répercussions sur la qualité du produit et la rémunération des ouvriers et leurs conditions de travail. Certains ne sont ni assurés, ni encore moins dotés d’équipements de sécurité obligatoire. La vingtaine de signataires de la requête, dont une copie nous a été remise, soulignent que les nombreux intervenants non agréés, dont le nombre ne cesse d’augmenter, exercent dans une anarchie totale et ne se soucient que de la recette de fin du mois et les bénéfices tirés de cette filière. Celle-ci a enregistré une véritable explosion depuis ces dix dernières années, soit depuis le lancement de l’ambitieux programme d’un million de logements, en parallèle à la réalisation d’autres infrastructures et bâtis à divers caractères tant privés qu’étatiques. Les plaignants expliquent que ceux qui interviennent en noir ne payent aucune taxe ni charge sociale, telles que l’assurance et les allocations familiales des ouvriers, ce qui leur permet de casser les prix des matériaux fabriqués. Ainsi, ils mettent en péril les opérateurs réglementaires qui plient sous ces diverses charges. Ils se retrouvent du fait face à une concurrence déloyale et débridée qui risque de les conduire à la faillite dans un proche avenir, cela sans compter les dizaines de pères de familles qui se retrouveront au chômage.Aussi, ces mécontents souhaitent vivement l’intervention des autorités à travers les divers organismes chargés de la réglementation de ce créneau et ayant un droit de regard dans cette juteuse filière qui attire de plus en plus d’opérateurs, comme en témoignent les alignées des nombrables plates-formes de fabriques d’agglomérés constatées le long de l’ensemble des principaux axes routiers, avec une effarante concentration sur la RN5 Alger/Bordj-Bou-Arraredj et la RN26 M’Chedallah/Béjaïa. La plupart représentent même un véritable danger pour la circulation routière, et ce, à cause des incessants défilés de camions châssis longs à gros tonnages, semi-remorques, malaxeurs et autres tracteurs agricoles qui rentrent ou sortent de ces plates-formes sans aucune norme de sécurité routière. Les accès menant aux plates-formes ne sont pas signalés et manquent de visibilité. Cela en plus des retombées désastreuses sur l’environnement, et ce, à cause de leur pollution et, enfin, sur l’agriculture dont elles engloutissent d’importantes surfaces cultivables. Un ensemble de nuisance qui appellent à  une urgente ingérence de l’Etat pour y mettre de l’ordre, d’autant plus que les matériaux fabriqués (le parpaing et l’ourdi) représentent l’essentiel dans le domaine du bâti et des constructions.

Par conséquent, il doit être soumis à un strict contrôle sur le volet qualité et respect des normes de fabrication, d’autant plus que la wilaya de Bouira est incluse dans les zones fréquemment exposées aux mouvements sismiques et secousses telluriques.

Oulaid Soualah

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