Rôle de la médiation judiciaire contre la violence

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“Nous escomptons l’intégration du rôle de la médiation dans le code des procédures pénales  », a déclaré le président de l’association nationale des juristes médiateurs, maître Ali Boukhalkhal, jeudi dernier, lors d’une journée de sensibilisation sur le rôle de la médiation dans la lutte contre la violence, tenue à la maison de la culture Rachid Mimouni, au chef-lieu de la wilaya. Cette méthode pacifique, en instance d’être amendée prochainement, permettra le règlement à l’amiable d’au moins 80% d’affaires introduites en justice, a-t-il argumenté en assurant que  »les chances de réussite des actions de médiation, pour peu qu’elles soient antérieures et non ultérieures aux affaires concernées, sont très élevées  ». L’intervenant notera, dans cet ordre d’idées, que la médiation était d’ailleurs pratiquée sous l »occupation française, d’autant que les Algériens recouraient à la jurisprudence islamique, à la Thadjmait en Kabylie ou à Laachira, au Mzab, et non au droit français, pour le règlement des conflits au sein de la société ou de la famille. Tout en rappelant la loi numéro 08-09 du 25 février 2008, portant sur le code de procédures civiles et administratives, maître Ali Boukhalkhal a indiqué que 10 à 15 % des affaires administratives, économiques et foncières sont annuellement traitées par les 3 000 médiateurs judiciaires répartis sur le territoire national, alors que l’ancienne procédure judiciaire n’en avait réglé que 10 affaires en 10 années. L’on attend, donc, à juste titre, l’introduction de ce mode alternatif en matière de règlement des conflits d’ordre pénal. Désigné par le juge pour sa probité le médiateur intervient pour trouver un accord entre les deux parties dans une affaire judiciaire. Et connaissant donc l’importance de ces intercesseurs, disposant nécessairement d’aptitudes mentales, de nombreux intervenants, lors du débat, ont demandé qu’on leur  »réserve un espace au sein de chaque institution judiciaire pour leur faciliter la tâche  ». Prenant la parole, le chargé de la communication de la sûreté de wilaya a expliqué pour sa part, que la mission de la police, notamment celle de proximité se base sur le rôle du citoyen, considéré actuellement comme partenaire incontournable pour solutionner les différents conflits, notamment en zone urbaine. Et  »depuis plus d’une dizaine d’années, notre institution sécuritaire multiplie ses rencontres avec les élèves des différents paliers de l’enseignement général pour apprendre à ces derniers la nécessité de contribuer à la lutte contre la violence, qu’elle soit volontaire ou involontaire, comme celle occasionnée par les accidents routiers, dont les responsables sont âgés pour la plupart entre 22 et 32 ans ».

Salim Haddou

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