L’absence totale des pluies depuis la mi-avril aggravée par l’arrivée précoce d’un climat caniculaire dès les débuts du mois de mai ont durement affecté la fenaison et la campagne céréalière, cette année.
Cet état de fait entraîne une répercussion des plus négatives sur le cours des marchés à bestiaux, où on enregistre une chute libre des prix du cheptel, toutes espèces confondues, avec des vaches laitières de race importée qui s’affichent entre 15 et 17 millions de centimes alors qu’en temps normal, leur prix oscille entre 25 et 30 millions de centimes, des brebis cédées entre 20 000 et 25 000 DA, soit à moitié de leur prix réel. Les mêmes prix sont aussi appliqués aux chèvres laitières importées. Seuls les mâles bovins et ovins sont épargnés par cette frénésie de la baisse des prix qui s’est emparée des marchés à bestiaux du fait de l’approche de la période des fêtes de mariage, de circoncision et religieuses (Ramadan et Aïd) qui maintiennent la demande en viande au même niveau que l’offre, à l’origine de la stabilité des prix. Aussi, à cause de cette sécheresse, rares sont les surfaces ensemencées tant en aliment de bétail qu’en céréales qui sont arrivées à leur pleine maturité. Dans ce cas de figure, les éleveurs se voient de nouveau contraints de se séparer d’une bonne partie de leur cheptel sachant que la sécheresse a entraîné une hausse assez sensible des prix des aliments de bétail, qui commencent déjà à se faire rares ; par conséquent, le seul moyen qui reste pour réduire les pertes est celui de se séparer d’une partie des bêtes, cédées à moitié prix. La maigre récolte de la fenaison fait que les faucheuses et les botteleuses sont restées dans les hangars cette année, alors que d’habitude, elles créent une animation particulière en cette période dans les champs et sur les routes. Les céréales aussi n’ont pas été épargnées par la sécheresse. Les surfaces semées de blé dans les plaines d’Oughazi sont déjà asséchées par la longue canicule, avec des épis arrivés précocement à maturité sous l’effet de la chaleur et des grains déshydratés avec un insignifiant calibre. Les exploitants des fermes agricoles n’arriveront même pas à couvrir les frais d’emblavement et de la semence avec une telle récolte. Le moins que l’on puisse dire est que sur le volet agriculture, c’est, comme disait l’adage, «la saison des vaches maigres» cette année dans la région de M’Chedallah.
Oulaid Soualah

