La Journée mondiale de l’environnement est passée inaperçue cette année, comme si vraiment on n’a pas besoin d’une campagne de sensibilisation en la matière, alors que notre environnement se dégrade au fil des jours par une pollution de l’air, du couvert végétal, des routes, des villes et des villages. Partout c’est la pagaille. Nos villages réputés propres sont envahis par les ordures de tous genres et nos rivières où on buvait autrefois aisément leurs eaux sont devenues aujourd’hui des réceptacles d’eaux usées. On a beaucoup plus besoin aujourd’hui de célébrer cette Journée mondiale de l’environnement afin de sensibiliser les citoyens à s’abstenir de polluer la nature, car ça y va de leur santé et celles de la flore et de la faune. Nombre de maladies sont apparues ces dernières années, notamment respiratoires, comme les allergies qui au pire débouchent sur l’Asthme, cette terrible maladie chronique. Ce ne sont pas des associations activant dans le créneau avec la direction départementale au niveau de la wilaya qui manquent pour marquer une telle indifférence à l’égard d’une telle journée, dont le thème choisi cette année par l’ONU est : «Pensez. Mangez. Préservez».
Des mots qui en disent long. Ce qui est incompréhensible, c’est que beaucoup de communes ne possèdent pas de décharges légales pour le dépôt des ordures ménagères de leurs citoyens. Elles les déposent dans des endroits qu’il fallait laisser propres. À titre d’exemple, le jeudi passé en traversant le territoire de la commune de M’cisna, la décharge communale git sur l’accotement de la route. Au moment des incinérations, l’air devient irrespirable et la visibilité des automobilistes est réduite par les fumées qui s’y dégagent. En traversant le territoire de la commune de Béni Maouche, le décor affreux est le même, avec une autres décharge sur l’accotement et non loin des habitations.
Dans la commune de Seddouk, une charge d’un camion de 2.5 t de cannettes de bière vides ramassées en nettoyant les accotements de routes a été déversée sur la route menant à Assrafil, un endroit édénique souillée par des inhumains. Les deux routes traversant cette commune sont souillées par les décharges sauvages qui poussent comme des champignons, dont la plus importante se trouve à Bouchaâbane, en haute montagne. Malgré les efforts de la commune qui fait tout pour les éradiquer en organisant à chaque fois les nettoiements des accotements, elles reviennent immédiatement. Beaucoup de communes ne cessent de chercher des endroits adéquats pour l’implantation de décharges communales, en dépêchant la commission de l’environnement composée de spécialistes en la matière, mais à chaque fois qu’un site approprié est trouvé les riverains se soulèvent pour dire «Non».
Le P/APC de Béni Maouche a eu tout dernièrement cette réponse intelligente. «Comment des citoyens puissent-ils exiger de l’APC l’implantation d’une décharge communale quand une dizaine de sites ont été agrés par la commission de l’environnement et que ce sont ces mêmes citoyens qui ont fait des oppositions. Si dans notre commune, nous n’arrivons pas à trouver un site, devrons-nous aller le demander à une autre commune ?», s’interrogera-t-il. Chose impensable. Les pouvoirs publics, devant les effets néfastes des décharges à ciel ouvert dont les incinérations portent atteinte à l’environnement, ont trouvé un moyen de remplacement qu’est le Centre d’Enfouissement Technique. C’est tout simplement une grande fosse creusée dans le sol où seront déversées les ordures ménagères. Une fois remplie, elle sera couverte de terre pendant qu’une autre fosse sera créée à côté. Au bout de quelques années, les déchets ensevelis deviendront du fumier que pourront utiliser les agriculteurs pour les cultures. Bien que ses bienfaits sont multiples, dans beaucoup de communes, les implantations des CET sont rejetées par des citoyens. De tout ce qui précède, il est à se dire que les citoyens préfèrent cette anarchie dans la gestion des déchets ménagers et ces images hideuses que présentent nos villes, villages et routes souillés par les décharges sauvages que d’adhérer à des solutions trouvées par les scientifiques et spécialistes en la matière, pour luter pour la préservation de l’environnement. Continuer à polluer et à accepter cette pollution de l’environnement, c’est mettre en péril la flore et la faune.
L. Beddar