La capitaine Taous, l’emblème de Taddart Oufella

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La localité de Larbâa Nath Irathen a perdu, il y a quelques jours, une de ses figures historiques. Plus connue sous le sobriquet de capitaine Taous, Taous Larfi a, à plusieurs reprises, risqué sa vie devant l’appel du devoir envers le pays.

Née en 1931, elle a fait partie de ces éléments qui ont été enrôlés dans la lutte contre l’occupant à un jeune âge. Elle n’avait, en effet, que vingt deux ans lorsqu’elle s’est retrouvée militante dans l’organisation clandestine de son village Taddart Oufella à Larbâa Nath Irathen, anciennement appelé Fort National. Mais même jeune, elle a marqué l’histoire de la région. Son village natal retient, entre autres, l’apport de Taous pour «raser» un poste militaire français dans le village. La capitaine avait pour exemple sa grande sœur, Ghenima, déjà Moussebla depuis plusieurs années. À deux, elles prenaient en charge nombre de missions pour le compte de l’ALN. Des missions qui consistaient notamment à la transmission de renseignements et de mots d’ordre de l’ALN aux populations. C’étaient elles aussi qui faisaient la collecte d’argent, de médicaments et autres. À plusieurs reprises, elles ont entrepris aussi d’aménager des caches-abris pour héberger les groupes armés de passage. La capitaine Taous a aussi participé à la lutte armée et a joué un rôle décisif dans la prise d’un poste avancé des militaires français. Une bâtisse d’un villageois que l’armée française a réquisitionné et transformé à son compte au début de 1960. Il était implanté à l’entrée du village depuis quelque mois déjà lorsqu’elle parvint à lier contacte avec trois jeunes sous l’uniforme française. C’est le début de la fin pour le poste et ses occupants. Dans un premier temps, Taous et sa sœur, après avoir gagné la confiance de Smaïl, El-Hadj et Amirouche, les trois de garde au niveau du poste, commencent à leur soutirer des renseignements précieux. En plus des quelques objets que les trois camarades mettaient à la disposition de Taous et sa sœur (cartouches, tenues militaires, des médicaments…), le tout est à chaque fois transmis directement au chef du groupe de combat, Mohand Ouamar. Et il aura suffit que les trois gardiens expriment leur volonté de rejoindre les rangs de l’ALN pour qu’un plan soit mis en place afin de radier le poste, de porter un coup aux éléments de l’occupant et de récupérer les armes s’y trouvant. Taous mettra alors en contact les deux parties qui décidèrent de passer à l’action. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 1961, il n’aura fallu que des coups de torche répétitifs, signale d’un libre passage, pour que les Moudjahidine prennent d’assaut le poste. Les deux sœurs présentes lors de l’assaut, en tenues militaires, n’ont à peine constaté la réussite de l’opération qu’il faut déjà repartir en emportant le précieux butin composé d’armes. C’est cette même action qui a, d’ailleurs, valu à Taous le nom du «capitaine». Un nom qui lui a été collé à la peau même après l’indépendance et jusqu’à son décès survenu le 3 juin dernier.

T. Ch.

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