Le challenge d’Abdelkader Ouali

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Le nouveau ministre des Travaux publics, M. Ouali Abdelkader, a donné l’impression, hier, lors de sa visite à la wilaya de Bouira, de vouloir en finir une fois pour toutes avec le projet de mise à niveau du tronçon reliant Bouira à Lakhdaria, sur une distance de 33 kilomètres.

Le projet, qualifié par l’ancien ministre de «mascarade», traîne en longueur et ce, depuis 2012. «Cette visite n’est ni fortuite ni inopinée. Nous l’avons programmée pour remette les choses en ordre et établir un calendrier sérieux et cohérent», dira M. Ouali d’un ton calme. À titre de rappel, depuis le lancement de ce chantier en septembre 2012, sur les 33 kilomètres concernés, seuls 08 ont été réalisés et avec une qualité des travaux qui laisse à désirer.

Certains avaient alors critiqué les entreprises réalisatrices et même l’Agence nationale des autoroutes (ANA), laquelle a été accusée de «négligence». Hier donc, le ministre a expliqué que ce projet était «complexe à gérer», ce qui explique selon lui les retards enregistrés. «Cette mise à niveau date à vrai dire des années 90. À l’époque, nous n’avions pas la technologie nécessaire, ni les moyens humains et peut-être pas le contrôle nécessaire», expliquera M. Ouali, avant d’enchaîner : «Aujourd’hui, tous les moyens nécessaires sont disponibles. Il nous faut uniquement nous retrousser les manches et établir un échéancier que nous devons respecter».

À ce propos, le premier responsable du secteur des Travaux publics proposera de renforcer les effectifs ouvriers sur le chantier, dans le but de rattraper les retards accumulés. «Nous avons la ferme intention de passer à 2 fois 8 sur la période des cinq prochains mois. C’est un objectif que nous devons tracer et surtout atteindre», dira-t-il d’un ton ferme. Toujours dans le chapitre des objectifs, M. Ouali s’est risqué à donner un calendrier pour la fin des travaux, chose qu’aucun de ses prédécesseurs n’a eu le «courage» de faire. «Je suis un homme à objectifs et quand j’en trace un, je fais tout pour le réaliser. Par conséquent, je me donne et je vous donne à vous (entreprises, ndlr) le délai du premier semestre 2016, pour achever les zones de glissements et les portions restantes», s’est-il engagé. En d’autres termes, réaliser en 8 mois ce qui n’a pas été fait en trois ans.

Pour un challenge, c’est un défi assez relevé il faut bien le concéder. Y arrivera-t-il ? Seul l’avenir nous le dira. Par la suite, la délégation officielle inspectera les travaux de la future trémie située à l’intersection entre les routes nationales 33 et 5, reliant la commune de Haïzer au chef-lieu de la wilaya. Ce chantier avance à un rythme «satisfaisant», a estimé le ministre des Travaux publics, M. Abdelkader Ouali.

Pour un coût de réalisation évalué à dix milliards de centimes et une durée de huit mois, à terme, cette trémie devrait fortement contribuer à fluidifier et désengorger le trafic routier au niveau de cette importante intersection, considérée comme l’un des points noirs de Bouira. Il faut dire que l’entreprise chargée des travaux, qui n’est autre que l’Entreprise nationale des grands ouvrages d’art (ENGOA), est une référence dans le domaine. D’ailleurs, le ministre n’a pas hésité à féliciter le chef de projet. Et pour cause, en à peine trois mois de travaux, ce chantier atteint un taux d’avancement de 70%, ce qui est assez significatif. Dans la foulée, M. Ouali, procédera à l’inauguration de dix (10) km, du projet de dédoublement du CW127, reliant le chef-lieu de la wilaya à la commune de Sour El Ghozlane, sur une distance de 31 kilomètres. Ce méga projet, d’un coût estimé à plus de 6 milliards de dinars, a connu faut-il le rappeler, moult retards. Il a été lancé en 2012 pour une durée réalisation de 24 mois. D’ailleurs, ces 10 km devaient être livrés au mois de décembre dernier.

Ramdane Bourahla

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