À quelques semaines de la rentrée universitaire 2015/2016, les regards sont tournés vers les départements touchés par les mouvements de grève. Si la grève initiée par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) semble avoir un impacte moindre sur le rythme des cours, le blocage du département des sciences politiques préoccupe plus. C’est, d’ailleurs, ce qu’a soutenu le vice recteur à la pédagogie au niveau de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, M. Moh Djerdjer Mitiche. Revenant sur la rude année universitaire 2014/2015 marquée par la multiplication des grèves, notamment celle des enseignants affiliés au CNES, le responsable souligne que cela n’aura pas d’impacte sur la rentrée prochaine. Il explique que cela est grâce à la mobilisation des autres enseignants non grévistes ayant profité de la grève pour achever leurs programmes respectifs. «Cela a donc permis de disposer de plus de temps pour la récupération, après la fin de la grève, du retard accumulé» dira-t-il, en ajoutant qu’à la rentrée prochaine, il sera procédé à l’organisation des examens de synthèse et de rattrapage, selon les département. Il affirme ainsi que la rentrée ne sera pas compromise, chose qui n’est pas certain pour les étudiants du département des sciences politiques. Pour rappel, ces derniers ont décrété une grève illimitée qui a paralysé leur département pendant plusieurs mois. Ils réclamaient la valorisation de leurs diplômes en plus de l’accès au secteur de l’Éducation. Dans ce sens, le vice recteur de l’université explique que des mesures ont été prises dans ce sens, soulignant que «des textes de loi obligent les différents administration à le faire». Un travail qui se fera «petit à petit», dira-t-il. L’université elle-même a commencé à appliquer les instructions. En effet et avec l’ouverture de nouveaux postes budgétaires au sein de l’université «le profil du licencié en science politique a été introduit», précise le vice recteur. Les autres administrations devraient ainsi se conformer à cette nouvelle disposition. À chaque recrutement, les licenciés en science politique seront compris dans les critères. Le responsable souligne aussi que le secteur de l’Éducation aurait reçu les mêmes instructions pour introduire le profil des dits diplômés pour les recrutements administratifs notamment, tout en étudiant la possibilité de faire la même chose pour les recrutements d’enseignants. Moh Djerdjer Mitiche, tout en rappelant que les revendications soulevées par les étudiants en sciences politiques «dépassaient les prérogatives de l’université Mouloud Mammeri, puisqu’elles concernaient l’après diplôme», rappelle néanmoins le soutient de l’université aux revendications soulevées. Aussi, confiant, il ajoute que les mesures prises devraient pousser les étudiants à geler leur grève illimitée et à reprendre les cours dès la rentrée. L’université a, de son côté tracé une feuille de route afin de permettre aux étudiants de récupérer le retard. Ceci, pour éviter coûte que coûte une année blanche. Ainsi, le vice recteur à la pédagogie de l’université optimiste, évite de parler d’une année universitaire 2015/2016 compromise même si l’année actuelle déborde jusqu’à décembre.
T. Ch.