Les propriétaires des fusils de chasses confisqués lors de la décennie noire, au niveau de la wilaya de Bouira, expriment encore une fois leur «impatience» et «ras-le bol», de se voir un jour restituer leurs biens. Le porte-parole de citoyens, qui se considèrent «lésés» par l’Etat, M. Abdelkader Guerraze, qui s’est présenté hier au niveau de notre rédaction, appelle aux plus hautes autorités, afin de régler ce problème «dans les plus brefs délais».
«Cela fait des années que les responsables nous abreuvent de fausses promesses. Ni nos marches ni nos sit-in et encore moins nos multitudes requêtes n’ont abouti. Notre patience a atteint ses limites», a-t-il déclaré. Interrogé à propos des mesures prises à l’échelle locale, notre interlocuteur a fait savoir que les responsables locaux, en premier lieu, le chef de l’exécutif de la wilaya, leur ont fait part de leur «impuissance» dans ce dossier. «Le wali, malgré sa bonne volonté ne peut absolument rien faire et il nous l’a dit franchement et c’est tout à son honneur(…)», précise-t-il.
S’agissant du nombre exact des fusils restitués depuis 2011, le porte-parole de ces propriétaires en colère, a indiqué qu’il s’élève seulement à 1 434, sur un total de plus de 8 500. «Des fois, je me demande si les autorités ne se moquent pas de nous ! Ils nous font parvenir une dizaine de fusils et ils osent appeler cela un «quota». Moi, je qualifie cela d’absurdité !», s’emporte-t-il. Dans la foulée, M. Guerraze a tenu à démentir de la manière la plus formelle, ce qui a été relaté dans certains medias, faisant état qu’il y’aurait plus d’un million de fusils de chasse manquant à l’appel. «Les chiffrées officiels et que nous avons en notre possession, font état de 280.000 fusils à l’échelle nationale».
Concernant la suite de leur «combat», notre vis-à-vis a indiqué qu’à partir du 1er septembre prochain, leur mouvement de grogne reprendra de plus belle, «si les autorités concernées, s’entêtent dans leur mutisme». Il est vrai et après plusieurs actions de rue, les propriétaires de ces armes viennent d’adresser une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, et ce, afin de l’interpeller sur leur «interminable attente», et sur les lenteurs qui caractérisent l’opération de restitution au niveau de la wilaya de Bouira. Les rédacteurs de cette énième missive affirment également que, depuis 1999, plusieurs lettres et correspondances ont été adressées aux responsables des ministères de la Défense et de l’Intérieur, mais en vain.
«Notre attente dure depuis 1993, l’année où nous avons répondu favorablement aux appels du gouvernement pour la restitution de nos fusils de chasse, et ce, malgré leur importance. Aujourd’hui, il est plus qu’important d’agir pour débloquer les opérations de restitution», lit-on dans cette déclaration signée par les 12 représentants de la wilaya. Les requérants, dont la majorité sont des agriculteurs issus des régions montagneuses de la wilaya, ont tenu à rappeler l’importance de ces armes pour leur propre sécurité et pour la sécurisation de leurs cultures, notamment avec la multiplication des actes de vols de cheptel dans la wilaya.
Ramdane B.