La rentrée compromise

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Comme chaque année, la rentrée universitaire n’aura pas lieu avant bien longtemps à Tizi-Ouzou.

Une conséquence d’une année précédente très agitée par des mouvements de grèves des enseignants et parfois des étudiants.

Depuis l’ouverture «officieuse», dimanche dernier, de l’année universitaire 2015/2016, l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ne désemplit pas et on se croirait presque en milieu d’année scolaire, vu le nombre important d’étudiants présents. Sauf que ces derniers ne sont là que pour s’enquérir du programme des examens ou même de passer leurs différentes épreuves. En effet, cette année encore et peut-être plus que les années précédentes, le rentrée universitaire est compromise à Tizi-Ouzou. Hier, devant pratiquement tous les départements de l’université les étudiants s’afféraient à réviser leurs «leçons». À l’université Mouloud Mammeri, c’est connu et c’est devenu une habitude d’entamer la nouvelle année avec les examens de rattrapage. Mais fait nouveau cette fois-ci, c’est qu’au lieu des épreuves de rattrapages, bon nombre de départements sont en train d’organiser les examens normaux. «Vous savez, la rentrée effective pour nous ne se fera que dans plusieurs semaines. La majorité des départements, n’ayant pas fait leur examen du second UMD, n’ont pas encore validé leur semestre. C’est mon cas, d’ailleurs, qui passe mes examens depuis dimanche dernier», martèle une étudiante en langues étrangères. Et elle ne doit pas être la seule, vu que d’autres étudiants, pratiquement de toutes les filières, sont dans la même situation. Que se soit les étudiants en sciences sociales et lettres ou encore ceux des sciences expérimentales, on en est encore à l’année universitaire 2014/2015. Un résultat qui se faisait attendre vu les perturbations auxquelles ont fait face les étudiants depuis le début de l’année universitaire écoulée. Pour rappel, une grève des enseignants affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), avait paralysé les départements pendant plusieurs jours. Dans d’autres cas, c’est le mouvement de protestation des étudiants, eux-mêmes, qui a compromis la tenue des cours. En 2014, en effet, les étudiants du département des sciences politiques se sont soulevés d’une seule voix, initiant une grève illimitée. Une manière pour eux de réclamer une considération de la part des autorités à leur égard, en valorisant leur diplôme. Et malgré les efforts consentis après la reprise, l’impact est tel qu’aujourd’hui des départements font leurs examens de fin d’année.

Certains départements n’ont pas encore validé les deux semestres

Au lieu de confirmer leurs années par des examens de rattrapage, les étudiants de l’université Mouloud Mammeri se retrouvent face à un grand retard comparé à d’autres étudiants des autres universités du pays. Un retard qui risque de repousser le lancement de l’année actuelle de plusieurs semaine, voire de plusieurs mois. «D’habitude, il n’y avait que le département français qui accuse, chaque année, un tel retard. Je me rappelle qu’ils faisaient leur rentrée officielle en décembre, parfois même en janvier. Mais cette année, nous sommes tous dans le même sac et nous nous réjouissons, car nous ne sommes plus seuls à passer nos examens», plaisante un étudiante en 3ème année langue et littérature françaises. Une autre étudiante en sciences politiques dira, quand à elle : «Ce n’est pas facile, j’ai passé mes vacances à penser aux examens et à m’y préparer, chose pas très évidente d’ailleurs. D’autant plus que notre cas n’est pas encore tranché». De son côté le vice recteur chargé de la pédagogie à l’université de Tizi-Ouzou, M. Moh Djerdjer Mitiche, tout en rappelant que la reprise des enseignants c’est faite le 1er septembre dernier, affirme que toute les filières sont touchées par ce retard mais avec des degrés différents. «La rentrée ne se fera ainsi qu’après l’achèvement des examens. Des examens qu’on a débuté à l’université depuis mercredi dernier», dira ce responsable. Ce dernier confirme, d’ailleurs, que des départements en sont encore à leurs examens «normaux». C’est le cas de celui de la langue et littérature françaises et de technologie, pour ne citer que ceux là auxquels il manque la validation d’un semestre. Pour notre interlocuteur, la rentrée n’est pas pour autant compromise pour certain. Elle se fera ainsi vers la fin du mois de septembre au début octobre pour les nouveaux étudiants ou encore pour les nouveaux post tronc-commun. Pour les autres que le retard a touché «la rentrée sera décalée d’une à deux semaine», dira-t-il, en soulignant néanmoins le cas exceptionnel des étudiants en sciences politiques. Ces derniers qui doivent se réunir aujourd’hui (hier Ndlr), pour décider si ils reprennent ou pas, chose très probable vu les assurances obtenues. «De notre côté nous ferons en sorte que le retard soit rattrapé», dira le responsable. On prévoit ainsi d’organiser les examens du 1er semestre tout en faisant les cours du second pour ensuite faire les examens du second semestre, avant de passer aux synthèses et rattrapages. «Une manière de tenter d’entamer l’année actuelle au plus tard vers le mois de septembre», ajoute le responsable.

Tassadit Ch.

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