Un partenariat pour redynamiser le site de production industrielle

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Au troisième jour de sa visite en Algérie, le président du Sénat français, Gérard Larcher, s’est déplacé au complexe agroalimentaire de Corso, détruit par le séisme et récemment réhabilité. Reçu, en effet, avant-hier vers midi, par la wali de Boumerdès, Nouria Yamina Zerhouni, et le PDG de cette annexe de l’ex-Erriad, Laid Benamor, le président du Sénat français a prononcé une allocution, faisant part d’emblée de ‘’la vitalité des relations entre la France et l’Algérie’’. Accompagné d’une importante délégation comprenant, entre autres, son excellence l’ambassadeur Bernard Emié et Jean Pierre Chevenement, le président de l’association France Algérie, Gérard Larcher, a notamment insisté sur la volonté de son pays à accompagner l’Algérie dans son développement et la diversification de son économie. « Il ne s’agit pas seulement de relation à caractère économique entre nos deux pays, mais aussi et surtout de transfert de savoir-faire », a-t-il souligné et ce, après avoir loué les efforts entrepris par le groupe Benamor pour remette en service la boulangerie industrielle, pratiquement mise à l’arrêt depuis le cataclysme d’il y a une douzaine d’années. Avec l’entreprise Mécathermes, l’ayant équipée de lignes de production de marque française, cette unité qui produit 150 tonnes par jour, se positionnera première sur ce créneau en Algérie. Reconnaissant l’importance de ce projet considéré comme exemple d’une coopération réussie entre une entreprise française et l’opérateur algérien Benamor, réputé pour son dynamisme, le président du Sénat de l’Hexagone notera :  »Les domaines de coopération entre nos deux pays sont très vastes, et ce dans une perspective de création mutuelle de richesses ». Et là à Corso, «la société française Mécathermes contribue à la production d’importantes quantités de pain», conclura-t-il, en relevant l’attachement traditionnel des peuples à cette matière vitale, citée dans les religions monothéistes. La même phrase a été prononcée à quelques nuances près, moins d’une demi-heure auparavant, par l’opérateur Benamor qui a souhaité la bienvenue aux membres de cette délégation étatique française.  »Aliment de base en Algérie, le pain fait partie du patrimoine national », dira-t-il expressément, en confessant avoir encore une affection pour la filière des céréales comme celle d’il y a une trentaine d’années, où il se lançait dans la création de multiples conserveries, à commencer par celle de la tomate à Guelma. Et d’ajouter : « Une telle affection m’a poussé à relever le défi de relancer l’activité de ce site agroalimentaire ayant été fortement détérioré par le séisme », tout en attestant qu’  »aujourd’hui, celui-ci (le site) renait enfin de ses cendres ». Convaincu comme son défunt père que la réussite est une œuvre collective, cet opérateur, ayant en 2012 acquis 60% des parts de l’entreprise ERRIAD d’Alger, a donc créé une année plus tard, la société Méditerranéen Mill Company, puis remis en marche la boulangerie susmentionnée, après plus d’une décennie d’inertie. Et l’enjeu, là n’est pas seulement économique, mais aussi et surtout d’ordre social », a-t-il tenu à souligner, d’autant que le nombre de baguettes consommées quotidiennement par les Algériens s’élève actuellement à 49 millions. Intervenant juste après, le représentant de Mécathermes s’est félicité pour sa part de ce partenariat gagnant-gagnant dans le projet du relancement de ce complexe agroalimentaire, équipé d’un matériel moderne par cette entreprise française, en plus d’un échange d’expériences dans ce domaine précis. À l’achèvement de ce projet où l’on prévoit 800 emplois dans deux ans, plusieurs autres pôles stratégiques seront opérationnels: une minoterie, une semoulerie, une ligne de fabrication de pâtes et couscous, une biscuiterie, en plus des silos de stockage. Ce sera, donc, un important fleuron de l’industrie agroalimentaire qui rayonnera, sans doute, dans un délai raisonnable, sur tout le pays.

Salim Haddou

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