«On peut bien découvrir toutes sortes de cadavres que ceux de vaches, et ce, pour la simple raison qu’aucun des habitants du village n’en possède!», nous déclare le vieux Saïd, habitant du village de Chivoune, relevant de la commune d’Ath Rached. En effet, ironie du sort ou étrange coïncidence, nous avons été joints par Z. Samir, un étudiant à l’université de Bouira, qui nous avait donné l’information, lequel, dans une édition précédente de la Dépêche de Kabylie, a lu un article rapportant un fait similaire à Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Arrivés sur les lieux, cet étudiant qui nous accompagnait s’interrogera : «effectivement, un fait pareil ne relève pas de la banalité. Qui aurait osé et eu le temps de transporter trois vaches probablement déjà mortes pour les abandonner à quelques mètres d’un stade de foot, et à cent mètres des habitations ?». En effet, il s’agit visiblement de deux cadavres en état de décomposition avancée, et d’un troisième dont il n’en reste que des os éparpillés. Moult interrogations se posent, aucun habitant ne possédait de vaches dans tout le village ! «Même les habitant du village le plus proche, sis à 6 kms de là ne font guère l’élevage du bovin», nous confirme un autre habitant. Ces cadavres ont été découverts par des enfants qui jouaient au foot, dérangés par l’odeur nauséabonde qui s’y dégageait. «Leur propriétaire qui passait par là aurait insoucieusement abandonné ces bêtes qu’il transportait chez un vétérinaire pour des soins. Une fois qu’il découvrit qu’elles agonisaient, il s’en débarrassa aussitôt», voilà l’un des scénarios montés par les habitants dudit village. Ces derniers, ayant constaté qu’une seule vache a été dévorée par les animaux, se demandent à juste titre si les deux autres étaient dangereusement atteintes de maladie, vu l’odeur qui s’y dégageait ou la chair qui serait empoisonnée à tel point d’«éloigner même les chacals» ! Abandonnés dans un champ de pâturage, de surcroît à proximité d’habitations et d’un stade où des bambins avaient l’habitude de jouer, «ceci est un acte d’incivisme, voire un crime ! C’est un danger certain pour la santé publique», conclut Samir, l’étudiant. Ne voulant pas temporiser, ces habitants, indignés, ont aussitôt enfoui ces cadavres.
L. M.

