Une nouvelle fac de médecine pour Tizi-Ouzou

Partager

Ce qui n'était qu'une illusion, dans le milieu initié, est désormais réalité.

Il faut avouer que c’était là le moment où on s’y attendait le moins chez la famille universitaire, mais c’est bien dans ce contexte qu’on dit difficile, sur le plan économique cela s’entend pour le pays, où on ne parle que de « vaches maigres » et d’austérité que l’université Mouloud Mammeri vient de bénéficier de l’inscription à son actif d’une nouvelle faculté de médecine. L’information est confirmée simultanément par le cabinet du recteur et du doyen de la faculté en question. En effet, l’administration de l’université de Tizi-Ouzou a bel et bien été saisie récemment par sa tutelle via un courrier officiel lui annonçant ce projet retenu à l’indicatif de la loi de finance 2015. La nouvelle faculté sera, indique-t-on, dotée de 4000 places pédagogiques, et le vice-rectorat chargé de l’élaboration et du suivi des projets est d’ores et déjà « invité » à envisager les mesures et initiatives nécessaires afin de permettre l’engagement d’un bureau d’étude qui prendra en charge le dossier, «dans les meilleurs délais». La consigne est dans le courrier de la tutelle. Entre temps, l’université est tenue de transmettre au ministère le contenu de ce que sera ladite nouvelle faculté de médecine. En d’autres termes, le programme surfacique sera élaboré à base des enseignants hospitalo-universitaires affiliés à la faculté. La nouvelle a bien entendu beaucoup réjoui la communauté universitaire locale. La direction, les étudiants et les enseignants sont en effet unanimes à dire leur réjouissance pour un tel acquis. D’aucun considère qu’il était vraiment temps, face à la situation de délabrement dans laquelle se trouvent les locaux de l’actuelle faculté dont la durée de vie (Construite en préfabriqué) est du reste largement dépassée. Sur place, le spectacle reste lamentable malgré les efforts déployés par le nouveau doyen pour tenter de sauver ce qui reste et maintenir son exploitation. Certains compartiments restent en effet inutilisables au vu de leur état de détérioration. Pour d’autres, des travaux de rafistolage peuvent être envisageables. Mais c’est à peine s’il y a eu possibilité de récupérer quelques salles. La nouvelle direction a hérité de blocs entiers, soit ravagés par le feu ou de sérieuses infiltrations d’eaux pluviales, soit écroulés sous le poids des années ou des consciences peu soucieuses, sacrifiés et laissés à l’abandon depuis des années. Le constat était désastreux : Plafond effondré de partout, murs défoncés, chaises et tables sens dessus dessous, des produits de laboratoire (très dangereux pour certains) étaient abandonnés à même le sol d’où jaillissaient des conduites de gaz et d’eau arrachées, des paillasses démontées, du matériel pédagogique et autres appareils médicaux onéreux, acquis depuis des années et pas encore déballés se disputaient parfois l’espace à des tas de détritus dans ces salles qui ressemblaient plus à une décharge qu’à une salle de lecture ou de laboratoire. Face à une telle situation catastrophique, le tout nouveau doyen, installé pour rappel à la veille de la rentrée, a dû faire appel «à la hâte, en plus de la mobilisation des travailleurs, à la contribution d’une entreprise spécialisée dans le nettoyage des déchets et produits toxiques, et de plusieurs autres bonnes volontés, y compris la mairie de Tizi-Ouzou et la DTP de wilaya, pour concrétiser une vaste opération de nettoyage des locaux et même de l’enceinte pour rendre la rentrée quelque peu possible», raconte un assistant du doyen. Ce dernier a tenu d’ailleurs à saluer la compréhension des nouveaux étudiants qui ont été affectés au campus de Tamda faute de places au campus de la faculté. Interpellé sur la question, le nouveau doyen, le Pr Salah Mansour, s’est refusé à tout commentaire se contentant de cette réponse expéditive : «L’heure est à la mobilisation, au travail et à l’acte pour assurer le meilleur cursus et la meilleure formation aux médecins de demain. Nos vies en dépendront, c’est très sérieux est c’est là l’essentiel dont il faut prendre conscience».

Djaffar C.

Partager