«Nous sommes là pour apporter les solutions»

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M. Brahim Merad, wali de Tizi-Ouzou, accompagné d’une importante délégation, a effectué mercredi dernier, une visite de prospection dans la daïra de Aïn El Hammam. De nombreux directeurs de wilaya, des députés et les autorités civiles et militaires de la région, ont accompagné les visiteurs de Aïn El Hammam, jusque vers dix huit heures. Après un périple qui l’a mené à Akbil, Abi Youcef et Aït Yahia, des communes relevant de la daïra d’Aïn El Hammam, le wali s’est arrêté au chef-lieu de daïra où il est arrivé vers dix heures, devant le siège de l’APC.

Le premier responsable de la wilaya s’est d’abord déplacé une centaine de mètres plus bas pour constater de visu, les dégâts causés par un glissement de terrain, près de la mosquée. Au loin, se dresse le bâtiment des cent locaux du président, dont un grand nombre est inoccupé. S’adressant au P/APC, il lui enjoignit «d’œuvrer à préserver les bâtisses menacées ainsi que la route menacée d’affaissement». Quant au sort des locaux non occupés, il demandera aux élus de les récupérer afin d’y loger les subdivisions. Le déplacement jusqu’à la polyclinique se fit au pas de course sur plus de cinq cents mètres. Selon les responsables de la santé «les travaux de cette structure sont terminés. Nous sommes en phase d’équipement». Après la visite de la polyclinique, la délégation s’est rendue à l’auberge de jeunes «Djurdjura», à 1 200 mètres d’altitude. Devant le paysage enchanteur qui se dresse devant lui, le wali dira que la région est une des plus belles qu’il n’ait jamais vue, lui qui a fait le tour d’Algérie. Les hôtes de Michelet ont, alors, visité l’infrastructure où ils ont eu à se rendre compte des conditions d’accueil et à s’entretenir avec ses responsables sur les objectifs qu’ils se sont assignés. Des propositions d’aménagement d’un terrain de sports ont été suggérées au premier responsable de la wilaya qui en a pris note. Après le déjeuner qui eut lieu au CEM Amer Ath Chikh, le rendez-vous était pris avec les citoyens de la daïra, venus en grand nombre à la bibliothèque communale où devait avoir lieu une rencontre-débat. Plus de trois cents personnes y avaient pris place. Au premier rang, de nombreux citoyens se bousculaient, s’arrachant le micro pour faire part de leurs préoccupations fort nombreuses, faut-il le souligner, avec l’espoir d’avoir une oreille attentive. M. Merad devait écouter chaque orateur avec un calme olympien, et toutes leurs doléances dont certaines étaient répétées à l’envie. Si les interventions étaient très nombreuses (plus d’une trentaine), les sujets abordés n’étaient pas aussi diversifiés qu’on serait amenés à le penser. Si certains sont venus représenter des associations ou des comités de village et évoquer les problèmes de la communauté d’autres avaient pris le micro pour soumettre des problèmes qui les concernent individuellement. Des individus expropriés, non indemnisés, se sont plaints de la lenteur de l’opération. La construction de l’école de garçon et l’occupation de la maison de jeunes par le secteur éducatif ont été évoquées par des jeunes sportifs. À la remarque jugée «déplacée» d’un citoyen qui devait rappeler que la région a eu de nombreuses visites, sans résultat, M. le wali répondit que «rien ne m’oblige à venir discuter avec vous. J’aurais pu me contenter de communiquer par le biais des responsables locaux. Nous sommes là pour apporter les solutions appropriées mais ne nous demandez pas l’impossible. Certains problèmes auront leurs solutions, suivant nos possibilités, plus rapidement que d’autres qui seront solutionnés plus tard». Au fil des interventions, l’assistance s’est rendue compte que, finalement, les problèmes liés à l’eau potable rationnée, dans la plupart des agglomérations, demeure l’un des problèmes les plus importants auquel les services concernés devraient trouver une solution. Certains quartiers, à la périphérie des villages, attendent toujours l’extension du réseau d’électricité alors que les jeunes signalent l’absence totale d’infrastructures sportives ainsi que l’inexistence d’équipement et de personnel dans les foyers de jeunes. Le gaz de ville, une préoccupation majeure, en zone montagneuse où les citoyens font face aux rigueurs de l’hiver, a été soulevé par la presque totalité des orateurs qui ont tiré à boulets rouges sur les entreprises chargées d’amener cette source d’énergie dans les foyers. L’ouverture de pistes agricoles, en certains endroits et l’insuffisance des réseaux d’assainissement, particulièrement au niveau des habitations isolées, ont été également, réitérés à plusieurs reprises. Le premier responsable de la wilaya qui a laissé s’exprimer tout un chacun, apportera, de temps à autres, des réponses à certaines questions, se contentant parfois de demander des explications aux responsables locaux ou aux directeurs de wilayas présents et d’apporter des réponses, concernant leurs secteurs respectifs. «On ne peut pas venir à bout de tous les problèmes, immédiatement, malgré les sommes colossales injectées par l’état pour le développement de la région. L’état a fait ce qu’il doit faire. Nous en voulons pour preuve les écoles, les salles de soins, les réseaux d’AEP, les lycées, implantés partout.». Concernant la question cruciale du gaz, M. Merad s’adressera aux responsables, à tous les niveaux, pour leur demander de ne pas attendre les occasions pour mettre en service les réseaux. «Ouvrez les vannes pour que les citoyens en profitent, dès la fin des travaux». Ce qui lui a valu des applaudissements nourris de l’auditoire. «L’essentiel a été fait», répondra le wali aux diverses questions posées auparavant, ajoutant que «nous devons agir pour que vos aspirations soient réalisées.». Parlant de l’eau, il indiquera que «nous ferons en sorte de l’acheminer, comme le stipule le plan directeur, partout où se trouve le citoyen.». Faute d’avoir tous les éléments en sa possession, M. Merad, nouveau dans la région, ne répondra pas à certaines questions. Il promettra, cependant, de «déterminer les priorités et d’agir pour trouver les solutions aux problèmes des citoyens.». Par cette visite qui peut être qualifiée de réussite, le wali de Tizi-Ouzou qui n’a pas attendu les rapports officiels, s’est imprégné sur place des conditions de vie des populations de montagne.

A.O.T.

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