Les parents d’élèves préparant des examens de fin d’année (BAC, BEM ou sixième), sont de plus en plus inquiets, s’agissant des résultats scolaires de leur progéniture. Devenus à la mode, les cours de soutien qui étaient l’apanage des gens aisées, atteignent ces derniers temps les moyennes bourses qui ne veulent pas hypothéquer l’avenir de leurs enfants. Habituellement, c’est à partir du second trimestre que les parents cherchent à faire bénéficier leurs enfants dont les résultats sont jugés insuffisants, de cours de soutien afin de rattraper les leçons non assimilées en classe de l’école publique. Cette année, la rentrée des «particuliers» a coïncidé avec la rentrée scolaire officielle. Les enfants n’ont pas de répit. Ils n’ont droit ni à vendredi ni à samedi ni à aucun autre jour de repos. Ont-ils seulement quelques minutes pout la télé chez eux ? «un peu», nous dit un élève de première AM. La réussite est à ce prix, semble-t-il. Depuis plus d’un mois, on les rencontre, cartable sur le dos, sur la route des «cours» comme ils appellent les cours de soutien. Tous les niveaux sont concernés, même les petits de première année primaire. Il est vrai que les résultats probants obtenus par leurs camardes qui étaient soutenus, encouragent plus d’un père à faire des efforts financiers pour «sauver» son enfant. «Ce qu’ils apprennent à l’école n’est pas suffisant. J’ai moi-même remarqué les progrès qu’il a réalisés depuis qu’il va à cette école», nous dit un parent d’élève. On ne peut parler d’école dans tous les cas. Certaines classes ne sont en réalité que des garages aménagés. Un coup de peinture, un tableau et quelques tables suffisent souvent pour donner des leçons que les potaches ne semblent pas avoir assimilé à l’école publique.
«Je n’ai pas attendu cette année pour me rendre compte que mes enfants nécessitent une aide en dehors de l’école», nous confie un fonctionnaire, avide de relever le niveau de ses enfants, «surtout pour les matières scientifiques sur lesquelles je ne fais pas de concession». Un jeune de quatrième année moyenne avoue que «grâce à ces leçons, nous obtenons de bonnes notes car à dix par classe nous comprenons mieux qu’au CEM». Son compagnon du jour ajoute que «de toute façon, les parents insistent pour que nous suivions ces cours, si on veut réussir». Devant cet engouement, les professeurs de formation ou des diplômés au chômage ratissent large par voie d’affiches ou par le «bouche à oreille» ou tout simplement en cassant les prix. Les «honoraires» diffèrent d’un professeur à un autre. À mille dinars par enfant, certains parents se disent «satisfaits». Il faut signaler, cependant, que dans plusieurs villages, dotés d’associations culturelles, des universitaires volontaires dispensent, gracieusement, des cours aux candidats aux différents examens à partir du deuxième trimestre.
…L’ouverture des écoles, pour des cours du soir comme au bon vieux temps serait peut-être une solution qui satisferait tout le monde…
A.O.T.
