Le périple du wali à Seddouk

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Le wali de Béjaïa, Oueld Salah Zitouni, a effectué, mardi, une visite de travail dans la daïra de Seddouk où il a sillonné les quatre communes la composant.

Durant son périple, il n a cessé de relever des carences sur des projets qu’il signalait aux concernés, à savoir : les autorités locales, entreprises, bureaux d’études&hellip,; a qui il donnait des injonctions d’appliquer les solutions qu’il préconisait comme moyens d’y remédier. Accompagné d’une forte délégation composée des directeurs de son exécutif, il est arrivé à 7h du matin au lieu-dit Tassefart, dans la commune de Bouhamza. Entamant par l’inspection d’un projet d’aménagement d’une route de cinq kilomètres, en consultant la fiche technique y afférente qui lui a été présentée, il a regretté que des informations essentielles telles que les dates de notifications du projet et de l’ODS ne soient pas mentionnées, ce qui a rendu cette fiche «caduque», estime-t-il. Le wali, pris de colère, a tout bonnement rayé la fiche technique d’un trait avec son stylo et il a quitté les lieux pour se rendre au village Mahfouda, où il a visité le projet d’une salle de sport. Ensuite, il a visité le chantier de construction d’une antenne administrative accordée à ce village. Le wali s’est lamenté de l’absence du bureau d’études et du délai de réalisation de 6 mois qu’il a jugé assez long, il donna des instructions très fermes. «Monsieur l’entrepreneur, vous devez réaliser logiquement ce projet dans les 21 jours mais je vous donne un mois pour l’achever. Monsieur le maire, la prochaine fois, il faut que le bureau d’études fasse le suivi du projet jusqu’à son achèvement», a-t-il enjoint à ces deux responsables. Le wali a terminé sa visite dans cette commune au chef-lieu, se rendant à la polyclinique où un groupe de citoyens l’attendait. Après avoir visité les différents services de cette structure médicale, il s’est offert un bain de foule dans la cour. Il a écouté attentivement les citoyens qui lui ont fait part des carences que recèle ce centre de soins, notamment le manque de maternité d’hôpital de jour et de chauffeurs d’ambulances. La wali a répondu favorablement à l’ouverture d’un hôpital de jour dans l’immédiat. Par contre, l’ouverture de la maternité est conditionnée à la sortie de la promotion des sages-femmes qui aura lieu dans 18 mois. Pour les chauffeurs d’ambulance, le wali a conseillé au P/APC qui lui a signalé un manque d’effectifs pour des départs en retraite de recruter des agents dans le cadre du pré-emploi et de faire sortir à la retraite les agents à l’âge de 62 ans au lieu de 60 ans. Le maire, à ce sujet, lui a déclaré que ce ne sera pas possible ! Le wali l’a interrompu pour lui lancer : «Vous voulez être plus royaliste que le roi et sachez que c’est moi le roi. Je vous demande donc d’obtempérer aux dérogations que je viens de vous faire, quitte à affecter un agent qui a son permis pour conduire l’ambulance même s’il n’a pas la fonction». Le wali a visité aussi le projet du lycée achevé à 95% qu’il a trouvé de mauvaise architecture. C’est à 11h qu’il a quitté Bouhamza pour la commune d’Amalou où il a commencé sa visite par le grand château d’eau de Mézara d’une capacité de 1 500 mètres cubes, conçu pour alimenter les villages des communes de Bouhamza et d’Amalou. Devant l’urgence de satisfaire les besoins en eau des populations, le wali a ordonné de finir le plutôt possible les travaux du château d’eau et des conduites principales. Arrivé au chef-lieu, il a visité le lycée 800/200 dont le taux d’avancement des travaux est de 75%. Le wali a exigé la réduction du délai de réalisation de la moitié. En visitant la bibliothèque communale, il a critiqué l’endroit, le trouvant isolé. Quant à la maison de jeunes se trouvant à côté il lui a accordé une rallonge financière pour achever les travaux. La commune d’Amalou a bénéficié d’un projet de gaz naturel en cours de réalisation pour l’alimentation de 1 378 foyers. Il a terminé sa visite dans cette commune au village Biziou où il a inspecté les chantiers de construction d’un foyer de jeunes, d’un siège postal et d’une antenne administrative. Continuant sa tournée, il est arrivé à 13h à la commune de Seddouk entamant le travail par le village Akhnak où il a inspecté les travaux de réalisation d’un pont traversant l’oued Tassaft. L’entrepreneur devant réaliser les accès comme le reste des travaux à réaliser, a fait savoir au wali qu’il attend juste la délivrance de l’ODS pour entamer les travaux. Celui-ci en guise de réponse lui a demandé de lancer les travaux tout de suite tout en lui donnant sa parole de lui envoyer cet ODS au bout d’une semaine au plus tard. Les habitants du village Akhnak ont profité de cette occasion pour faire part de leurs doléances au premier magistrat de la wilaya qui leur a demandé de lui remettre la plate-forme des revendications qu’il lirait à tête reposée sans les entendre pour des raisons de programme chargé de cette journée marathon qu’il effectue sous un soleil de plomb. Il a fait un crochet au mausolée de cheikh Aheddad où il s’est recueilli sur les trois tombes des Belhaddad, héros de l’insurrection d’avril 1871.

Le mausolée de Cheikh Aheddad géré par la direction de la culture

Le wali s’est indigné en voyant un carré de faïence tombé à terre et non rafistolé et en constatant la saleté dans les sanitaires d’où se dégagent des odeurs nauséabondes. Il s’est tourné vers le maire et le responsable du mausolée pour leur lancer de go : «c’est avec ce mauvais entretien des lieux où ça pue de partout que vous recevez les visiteurs ! Quel respect accordez-vous à ces héros qui reposent ici ?». Le wali a pris une décision ferme sur le champ de donner la propriété et la gestion pour la direction de la culture de Béjaïa, en instruisant le responsable des domaines de faire le nécessaire. «Commencez par faire l’évaluation du terrain d’assiette du mausolée et la wilaya est prête à casquer 5 milliards de centimes pour acheter ce terrain et en avoir la propriété. Une fois toute la procédure achevée, le mausolée sera cédé à la direction de la culture de Béjaïa qui va s’en charger de sa gestion», a ordonné l’orateur. Invité par les responsables de l’école cheikh Belhaddad de Seddouk Ouadda se trouvant au bord de la route, le wali a marqué une halte pour constater l’état de délabrement de l’établissement. En apprenant que c’est une ancienne Zaouia de Cheikh Aheddad, il a ordonné au maire et au chef de daïra d’entamer sans plus tarder les réparations qui s’imposent. Une femme a saisi l’occasion pour informer le wali que 38 habitations situées au village Tisseghit attendent depuis des lustres leur alimentation en énergie électrique, mais en vain. Le chef de l’exécutif de wilaya s’est adressé au directeur de la SDE en lui ordonnant de faire le nécessaire dans les plus brefs délais. En descendant à la ville de Seddouk, il est intercepté par les habitants du village El Mizab, rangés sur le bord de la route tenant des banderoles faisant part de leur marginalisation. Le wali s’est arrêté pour entendre la personne mandatée par le groupe de citoyens, laquelle lui a fait part des ruelles en état de pistes, boueuses en hiver et poussiéreuses en été d’un collecteur d’égout obstrué non réparé d’une quarantaine de foyers non encore alimentés en gaz et électricité de l’absence d’un groupe scolaire pour la scolarité des enfants, d’une salle de soins pour les malades, d’un foyer de jeunes pour la masse juvénile. Le wali s’est adressé un à un, aux directeurs de wilaya concernés leur ordonnant de répondre dans l’immédiat, chacun dans son domaine, aux sollicitations des habitants. Il a visité ensuite le projet des 130 logements sociaux en voie d’achèvement où il a ordonné à l’entreprise de renforcer le chantier ou encore d’engager une autre entreprise pour finir les travaux le plus tôt possible. Le wali a même demandé au gérant de l’entreprise de travailler, s’il le faut, les samedis. Quand l’entrepreneur lui a répondu que c’est ce qu’il faisait, le wali lui a avoué qu’il est passé plusieurs fois des samedis à ce chantier lors des visites privées et qu’il n’a trouvé que des chiens qui aboyaient. Arrivant dans la cour du siège de l’APC, il fut accueilli en fanfare par une grande foule. Se faufilant un passage tout en prenant les lettres qui lui ont été remises par les associations, il est rentré au siège de l’état civil où il a fait les appréciations suivantes : «A priori, je vois un mauvais aménagement du service. Ce n’est pas dans ce cagibi manquant d’aération que vous allez faire la numérisation pour la délivrance des passeports, cartes grises, permis et CNI. Le service de l’état civil est la mémoire des peuples. L’état fait tout pour améliorer la qualité de service et l’argent n’est pas utilisé à bon escient. Vous avez 11 milliards non encore consommés. Avec 10 longs mois de blocage, votre commune m’a fatigué. J’ai fait tout mon possible pour qu’elle reprenne son fonctionnement normal en envoyant un émissaire qui est parvenu à vous réconcilier. Maintenant, vous avez une autre équipe avec vous, essayer de mettre de côté la coloration politique et obéissez à la population qui vous a élus et vous allez réussir sûrement. Pour ma part, je vous donne jusqu’à la fin 2016 pour régler tous les problèmes et pour consommer les 11 milliards qui dorlotent, faute de quoi je prendrai les mesures qui s’imposent», telles sont les constatations, les conseils et les injonctions formulées par le wali au maire de Seddouk. À la bibliothèque communale, un projet en construction, le wali a ordonné au maire d’enlever immédiatement la clôture en plastique noir le sommant d’appliquer l’arrêté définissant les clôtures des chantiers. Le wali s’est insurgé sur l’absence du bureau d’études, le retard de 10 ans accumulé par le projet et les réalisations qu’il a qualifiées du n’importe quoi. Il est allé même à prendre une décision de faire un arrêté ordonnant aux contrôleurs financiers de rejeter tout projet exempt du suivi par un bureau d’études. Au nouveau siège de la subdivision de l’hydraulique dont la notification date de 2012, en plus de la constatation de la mauvaise conception, il a ordonné à l’entreprise de finir les travaux avant la fin de ce mois. Pour le siège de l’EPSP qui se construit à côté il a aussi ordonné de diminuer le délai de réalisation de moitié soit de 15 à 8 mois. Au siège de la daïra, il a constaté que le service où sont délivrés les passeports biométriques est obsolète, ne répondant pas aux normes, comme il a constaté que la majorité des employés relève du pré emploi -la daïra de Seddouk en compte 30 au total-. Il a achevé sa visite en faisant un crochet au stade de football où il a demandé au maire d’engager un bureau d’études. Son projet sera financé par tranche. Notons que le wali, trouvant que les projets pour la construction d’un cantonnement de la garde communale et d’une crèche publique, accusent des retards de plus de 10 ans, il a décidé de les retirer. La dernière escale du wali fut la commune de M’cisna où il est arrivé vers 17h. De prime à bord, il a constaté que tous les villages de la commune sont concernés par la fibre optique et tous les projets sont réalisés dans les délais. Pour cela, il a félicité le P/APC en l’exhortant à aller de l’avant tout en lui signifiant qu’il est là pour l’aider. Après avoir sillonné les services de l’APC, il a visité le nouveau siège en construction qui va coûter à l’Etat 64.000.000,00 dinars, où il n’a rien trouvé à dire. Pour l’ancien siège, le maire a suggéré sa démolition afin de récupérer l’assiette qui servira pour un projet dont la commune aura besoin. Le wali a demandé au maire de saisir le CTC qui fera d’abord un constat. Le wali a visité aussi les 20 locaux professionnels où il a demandé le changement de l’endroit où sera construite la niche d’un transformateur électrique prévue à côté du portail d’une école, la salle polyvalente où il a demandé de supprimer le mur prévu entre l’établissement et une pinède, le terrain de sport où il a demandé de faire appel à un bureau d’études qualifié pour un financement avec système modulaire. Il a entendu les citoyens qui lui ont fait part de leurs doléances, notamment ceux du village Amagaz qui ont dénoncé le directeur des affaires religieuses qui a refusé de leur affecter un Imam qu’ils ont choisi, qui leur plaisait et à qui ils plaisaient. Le wali leur a répondu qu’il étudierait cette affaire plus tard. Quant à ceux qui ont réclamé l’ouverture des pistes agricoles, le directeur de l’agriculture les a informés que leur commune a bénéficié de 8 kms d’ouverture de nouvelles pistes et de 7 100 plants arboricoles. Le wali a terminé sa visite à 18h, rentrant dans les ténèbres à Béjaïa.

L. Beddar

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