Situé en contrebas du village de Ouaghzen et mitoyen de Taourirt Menguellet, deux villages de la commune de Aïn El Hammam, le lieudit «Baqalem» vient de bénéficier du statut de village que lui reconnaissent, depuis peu, les esponsables locaux.
Considéré jusqu’à présent comme un lieu-dit, il ne pouvait bénéficier d’aucune aide pouvant améliorer le cadre de vie de ses habitants pour lesquels il est devenu un village dortoir. Une petite épicerie, une école primaire et, depuis peu, une annexe du centre de formation professionnelle et quelques dizaines d’habitations, forment l’essentiel de ce petit bourg, jadis pole éducatif. Hormis quelques constructions récentes, de type R plus 1, la plupart des maisons sont entourées de jardins, comme du temps de la colonisation. À leur arrivée dans la région, les pères blancs et les sœurs blanches y ont élu domicile, construisant leur résidence et deux écoles différentes, une pour chaque sexe, bien que mitoyennes. La proximité du village voisin, Ouaghzen, a conduit les autorités d’après guerre à baptiser «l’école des pères», ainsi appelée à l’époque «école de Ouaghzen». D’où le nom actuel de «Ouaghzen» que certains donnent à Baqalem qui a vu se greffer des dizaines d’habitations autour de la structure éducative. Plus tard, l’école de filles fut transformée en CEM, avant la construction, en 1997, d’un nouvel établissement du moyen appelé lui aussi «CEM Ouaghzen», bien qu’il en soit éloigné. Cependant sans statut, Baqalem ne pouvait être reconnu par les autorités qui n’y voyaient qu’un ensemble d’habitations dont les locataires sont originaires de Taourirt, de Ouaghzen et d’ailleurs. Eloignée tout de même des villages voisins, de plus d’un kilomètre, cette petite agglomération, possédant toutes les commodités, ne pouvait être considérée que comme un simple quartier sans point d’attache, qu’aucun des deux villages limitrophes ne revendique. Le professeur Naït Ouyahia, l’ingénieur naval Salah Bouakouir, assassiné par l’OAS et tant de nombreux autres cadres de l’état, ont fait leurs études primaires à l’école des pères blancs ou des bonnes sœurs. L’ancienne école de filles devenue CEM dans les années soixante dix et, actuellement en ruines, pourrait être récupérée pour la construction de structures sportives et culturelles, avant que les férus des coopératives ne se l’accaparent. Les gens de Baqalem et de toute la région seraient comblés si un tel projet venait à prendre forme. Les anciens élèves qui ont usé leur fond de culotte dans ces classes dont les murs tombent, par pans entiers, aimeraient qu’en reconnaissance à ce que ce lieu du savoir a donné pour la région, baptiser l’école primaire et le CEM de Ouaghzen, du nom de ses anciens cadres, aujourd’hui disparus, qui ont fait honneur à la région et à l’Algérie toute entière. Certains continuent toujours à désigner Baqalem du nom du village voisin (Ouaghzen), contrairement au désir de ses habitants alors qu’il suffit d’un panneau indicateur, installé à l’entrée de la route qui y mène, pour remettre les pendules à l’heure, évitant ainsi toute confusion.
A.O.T.