Un seul médecin généraliste qui travaille «à mi-temps», une seule pharmacie fraichement ouverte et deux petites structures sanitaires existent dans la commune d’Ath Rached. Ces deux dernières sont en fait de très modestes dispensaires pouvant à peine répondre aux simples besoins d’injections ou de changements de pansements. L’un est situé au village d’Ath Abdellah Ouali, à une encablure du chef-lieu de commune, et l’autre au village d’Assif n’lekhmiss. Loin de pouvoir répondre à la demande des quatorze villages que compte la commune, quand on sait également que le nombre de ses habitants dépasse les 15 000. Par ailleurs, certains villages, comme Ighil, sont distants de plus loin 30 kms du chef-lieu ; y effectuer le moindre déplacement revient à en faire 60 Kms en aller et retour. Il y a lieu de rappeler qu’au village de Taghzout, un dispensaire réalisé au début des années 90 est toujours abandonné. En fait, il n’a jamais été réceptionné. Construite à quelques mètres du primaire Merouane Mouloud, cette structure de santé a, dans un premier temps, servi de foyer pour un particulier ayant bénéficié de l’autorisation de l’APC. Quelques jours après l’incursion terroriste du mois d’octobre 2007 ayant coûté la vie à trois jeunes habitants, ce dispensaire abritait un détachement de la police communale pour des motifs de sécurité. Libérée au lendemain de la décision de la dissolution de la garde communale, cette structure demeure toujours fermée. Pour des besoins ordinaires allant par exemple d’une injection à un changement de pansement d’une simple brûlure, les habitants de la région doivent aller au dispensaire d’Ath Leqsar ou encore à la clinique de Bechloul. «Pour se faire prodiguer les premiers soins ou toute autre urgence, il faut se lancer au galop au chef-lieu de la daïra ou de la wilaya, on n’a pas de choix !», témoigne un habitant d’Avoulil. Manifestement, Ath Rached et Ath Leqsar, deux communes géographiquement proches, privées d’une clinique est un fait qui pénalise plus de 40 000 habitants. «Les projets d’utilité publique doivent être réalisés en pair avec la croissance démographique, comme c’est le cas du nouveau lycée. Mais apparemment, on a pensé à construire une brigade de la gendarmerie mais pas une clinique ou au moins un dispensaire digne d’une bonne couverture sanitaire de la région !», s’indigne un habitant d’Ath Rached.
L. M.