Haro sur les constructions illicites

Partager

Depuis quelques jours, la guerre aux constructions illicites a débuté dans la wilaya de Béjaïa. Ce sont les taudis de fortune qui en ont fait les frais en priorité. Si à Kherrata, cela s’est fait au lendemain de la visite du wali dans cette daïra, dans les autres communes, cela a commencé à se faire depuis une quinzaine de jours.

Au niveau de la station balnéaire d’Aokas, les extensions faites par les bénéficiaires de locaux professionnels, ont été démolies par les services de l’APC en présence du chef de daïra et des éléments de la police. À quelques encablures de là dans la commune de Boukhelifa, il a été procédé quelques jours plus tard, à la démolition de quelques baraques servant de boutiques, érigées face au village touristique Capritour. Au chef-lieu de wilaya, c’est le kiosque des quatre chemins, vieux de plusieurs années et jouxtant la voie ferrée, qui a été rasé. Vers la côte Ouest, à Saket, comme sur le plateau de Sidi Boudrahem, le wali en s’y rendant, a ordonné la démolition de toutes les constructions illicites qui y pullulent. Est-ce le début d’un grand nettoyage ? Pour cela, il faut commencer par recenser toutes les constructions illicites y compris celles appartenant à ceux que la population considère comme des intouchables. La réhabilitation de l’autorité de l’état ne peut se faire que par la réinstauration de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Le nouveau wali, Ouled Salah Zitouni, semble être l’homme de la situation pour peu que la population adhère à sa politique. Il est vrai que depuis quelques années, Béjaïa est devenue, non seulement une grande décharge sauvage, mais aussi une région où il est plus facile de construire une villa illicitement que de se faire délivrer un permis de construire. Alors que l’on avance, à chaque fois, l’absence de foncier ou l’attente de la fameuse distraction des forêts pour la réalisation d’équipements publics, la mafia du foncier n’éprouve aucune difficulté à s’accaparer des terrains domaniaux ou forestiers pour ériger des villas sans qu’elle ne soit inquiétée. Si la loi 08/15 a permis à ceux qui ont construit illicitement avant sa promulgation de régulariser la nature juridique du terrain, ce n’est pas le cas pour ceux qui l’ont fait après cette date.

A.Gana

Partager