Dans l’optique d’attirer d’éventuels investissements dans la région, le wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, promet, via les ondes de la Radio locale, que toutes les facilités seront accordées aux hommes d’affaires. «Je lance un appel solennel aux investisseurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers, pour qu’ils viennent investir à Béjaïa. Nous avons deux plateformes industrielles de 175 hectares chacune, l’une à El-Kseur et l’autre à Béni Mansour dont les permis de lotir ont d’ores et déjà été établis» a-t-il dit, en soulignant que des «facilités» leur seront accordées. «Nous allons les accompagner et leur faciliter les démarches», a-t-il précisé. L’appel du wali intervient dans une conjoncture marquée ces dernières années par un recul des investissements dans la wilaya de Béjaïa. La région est, en effet, devenue peu attractive sur le plan des investissements en raison notamment du manque du foncier industriel et une administration gangrénée par une bureaucratie mortifère. D’ailleurs, nombreux sont les opérateurs économiques qui ont délocalisé leurs activités vers d’autres régions où le climat des affaires est plus favorable. Et pourtant, la wilaya de Béjaïa recèle l’un des plus grands pôles de l’industrie agroalimentaire en Algérie avec des dizaines d’entreprises performantes qui ont même réussi à conquérir des parts de marché outre-mer. La volonté affichée par le nouveau wali de Béjaïa de faciliter l’acte d’investir pourrait relancer la machine de développement dans la région avec à la clef la création de milliers d’emploi. Il reste néanmoins que des projets structurants inscrits à l’indicatif de la wilaya peinent à voir le jour. L’on peut citer, à titre illustratif, le projet de réalisation d’un complexe pétrochimique à Béni Mansour, à cheval entre Béjaïa et Bouira, en stand-by depuis des lustres. Pour rappel, en août 2013, des cadres de la SONATRACH, venus présenter le projet devant les élus de l’APW, avaient indiqué que le futur complexe pétrochimique de Béjaïa, dont la mise en service interviendrait avant la fin de l’année 2018, allait être réalisé «dans l’optique de valoriser le pétrole brut algérien». La future plate-forme pétrochimique, qui sera réalisée sur une assiette foncière de 250 hectares, sera dédiée au traitement des matières premières à base de GPL (gaz propane liquéfié), à hauteur de 60%. Dans le sillage de la réalisation de ce projet, considéré comme le troisième plus important complexe pétrochimique après ceux de Skikda et d’Arzew, «d’autres projets annexes seront réalisés», avaient encore précisé les cadres de Sonatrach. Ce projet, à lui seul, va générer quelque 5 000 emplois directs. Même le Premier ministre, Sellal, avait dernièrement abondé dans ce sens en invitant les hommes d’affaires à investir dans l’industrie pétrochimique. Jusqu’à maintenant rien n’a été fait pour concrétiser ce projet ! Le chef de l’exécutif de wilaya devra en premier lieu répondre à cette question : le projet est-il maintenu ou annulé ?
Dalil S.