Visiblement, belle et joyeuse sera cette fin d'année pour les fans de Farid Ferragui, puisque ce dernier prévoit de sortir son nouvel album le 26 décembre prochain. Il est intitulé "L'étoile filante". Une belle surprise sans doute pour ceux qui commençaient à s'impatienter.
En effet, ce projet, entamé depuis quelque trois ans, a été ébruité il y a de cela plusieurs mois déjà avant qu’il ne soit renvoyé dans le temps après le malheureux évènement qui a endeuillé l’artiste en tout début de la présente année qui tire à sa fin. C’était la disparition de sa défunte mère en janvier dernier. Et tout a cafouillé dans la tête de Farid Ferragui. Du coup, l’enregistrement de l’album projeté sa sortie et la tournée qui devait suivre ont tous capoté. Et pourtant tout était prêt déjà à ce moment-là. «Mais il me manquait vraiment l’essentiel pour me mettre au travail. Franchement, quel mental peut-on avoir après la perte de l’être le plus cher au monde ?». Voilà tout est dit dans cette réaction de Farid pour comprendre le pourquoi du renvoi de «tout à plus tard». Près de douze mois après, l’artiste semble plus ou moins disposé donc à reprendre son luth et le chemin du studio. Il l’a fait même, mais n’a pas du tout l’air de s’être totalement remis de sa profonde blessure, lui qui a fini par chambouler le contenu de son nouveau CD. Tous les titres prévus au départ n’ont pas été retenus finalement. «J’ai dû en changer deux», révèle-t-il. Comme il était prévisible du reste. Et les deux nouvelles chansons qui ont été rajoutées sont exclusivement dédiées à la défunte. «C’est un enchaînement de trente minutes où je la narre, parfois je lui parle même, le tout disons en deux tomes, le premier de son vivant et le second après son départ. C’est tout ce que je peux dire», résume à ce sujet Farid Ferragui. Des quatre autres titres qui composent l’album deux sont totalement sentimentaux, et sociaux et politiques pour les deux autres. Quand il évoque la « partie cœur » de cette nouvelle œuvre qu’il vient de commettre, l’artiste donne l’air de patauger et ne plus savoir quoi dire : «Certes, je l’ai chanté mais il m’est vraiment difficile d’en parler, ce n’est pas évident, je crains de dire mal les choses. L’étoile filante est une chanson que je ne peux commenter ni raconter, c’est compliqué… D’ailleurs, je la perçois plus en bouquin, un roman plutôt, il faut l’écouter et mettre vraiment la tête… Ce n’est pas du tout une chanson légère, ce n’est pas un jeu c’est une grande passion, excessive je dirais même. C’est un grand plongeon dans l’univers sentimental où tout n’est pas forcément beau à savourer. Mais les sentiments sont ainsi faits. Parfois on savoure un plaisir à se faire du mal. C’est un peu de la philosophie trouveront certains, mais quand on vit la chose on comprend mieux». Farid ne dit pas trop non plus pour présenter de quoi il s’agit dans l’autre titre sentimental. Il se contente de décrire la situation qui l’entoure plutôt : «C’est dans le noir, en plein nuit, solitaire avec mon luth et je laisse parler mes tripes, mon cœur, mon for intérieur quoi…». Restent les deux autres chansons où il touche au social, à la politique, au pays et son cheminement… Là Farid avance qu’il traite du passé du présent, des attentes du citoyen, d’un peuple pas forcément réjoui de son quotidien, de l’avenir qui se profile à l’horizon pour sa progéniture… Comme il tente une remise en cause avec lui même en retraçant les étapes d’une vie où, parfois, il fait face à la culpabilité aux regrets… Pas vraiment facile à décoder une telle conclusion. Désormais, il faudra aussi écouter pour comprendre et apprécier ! Et pour cela, on devra attendre le 26 décembre, date de la sortie de l’album. Un album où l’artiste est resté fidèle aux sonorités qu’on lui a toujours connues. Pas de nouveaux instruments introduits, pas de nouveaux rythmes… C’est du Farid Ferragui nature, pur… Bref, bio à base de percussion, de luth et de sa voix envoûtante. C’est sa manière à lui de souhaiter «Bonne année par avance à toutes et à tous». Pour le revoir sur scène? «Rien de prévu pour le moment. Mais je serai disposé dès le mois de mars», rétorque-t-il…
Djaffar Chilab.