Les travailleurs du téléphérique en grève illimitée

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Les travailleurs du chantier du téléphérique de Tizi-Ouzou ont initié hier, un sit-in devant le stade du 1er novembre. Une action qui intervient en parallèle à la grève illimitée enclenchée pour dénoncer le comportement «arbitraire» de l’employeur face à la plate-forme de revendications, élaborée par la toute jeune section syndicale des travailleurs. Comme prévu et annoncé dans un préavis de grève, rendu public la semaine dernière, et dont il a été fait état à travers ces mêmes colonnes, les travailleurs du chantier de réalisation du téléphérique à Tizi-Ouzou ont paralysé toute activité sur les lieux de travail. Une grève illimitée enclenchée depuis jeudi dernier, au lendemain de l’expiration du préavis de grève. Hier, une dizaine de travailleurs ont initié un rassemblement devant le stade du premier novembre qui abrite l’un des chantiers du projet, avons-nous constaté sur les lieux. Pour rappel, leur mouvement de protestation a lieu afin de dénoncer le «licenciement arbitraire» des membres de la section syndicale. C’est, d’ailleurs, «à cette organisation nouvellement née des travailleurs en section affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) que l’employeur, SNC BA.P.IVA en l’occurrence a réagi» expliquait, hier, un représentant prenant par au sit-in. En plus de la réintégration des délégués syndicaux, les travailleurs réclament aussi la prise en charge de leur plate-forme de revendications. «Nous ne comprenons pas pourquoi une telle réaction de la part de l’employeur, d’autant plus qu’il ne s’agit que de revendications élémentaires pour n’importe quel travailleur au niveau d’un quelconque chantier». Ainsi, d’après les travailleurs rencontrés sur place, il n’y va que de «tenue de sécurité d’eau et de sanitaires au niveau des chantiers». Les travailleurs, tout en montrant les hauteurs au niveau desquelles ils sont appelés à travailler, dépassant parfois les 9m, ils soutiennent qu’ils ne disposent même pas le minimum nécessaire «ni casque ni ceinture», dira-t-on. Ceci au moment où «les autres travailleurs salariés du groupe français POMA, exerçant, lui aussi, sur place, sont équipés par ce genre de moyen assurant la sécurité». Ils soutiennent, d’ailleurs, que deux accidents sont déjà survenus sur lesdits chantiers. Des accidents qui sont l’origine d’une autre revendication concernant, cette fois-ci, la délocalisation du lieu d’affiliation «puisque nous sommes obligés de nous déplacer à chaque fois vers Béjaïa», dira un des travailleurs. Par ailleurs et profitant de l’occasion, les grévistes ont soulevé un autre problème. Il s’agit des retards dans le paiement des salaires qui va parfois jusqu’à des semaines, si ce n’est des moins. C’est ainsi qu’un «retard de trois mois a été accusé par l’employeur dans le versement des salaires». Ceci, en plus du fait qu’«au paiement, il nous a proposé après notre soulèvement, et a tenté de nous obliger à signer un licenciement», dira un autre travailleur qui n’omet pas de signaler que «des prélèvements allant jusqu’à 5 milles dinars ont été accomplis sur les paies des salariés». Ceci, en plus du fait que «les journées chaumées payées, ne le sont pas au niveau des chantiers du téléphérique. Puisque nous sommes obligés de travailler à défaut, un prélèvement sera automatiquement fait sur nos salaires», dira le représentant des grévistes, citant l’exemple de la journée du 1er novembre. Des réactions de la part de l’employeur face auxquelles les travailleurs refusent d’abdiquer, estimant réclamer leurs droits les plus élémentaires. SNC BA.P.IVA emploie quelques 25 personnes sur le chantier du projet du transport aérien, selon le représentant de ces derniers. Et la grève d’hier a été suivie par la majorité «sauf les agents de sécurité qu’on a préféré laisser sur les lieux», soutient le même représentant. Il est à rappeler que le projet du téléphérique de Tizi-Ouzou est prévu pour couvrir un itinéraire long de 6 Kms. Il compte deux stations de départ et d’arrivée, à Bouhinoune et Redjaouna en l’occurrence, en plus de quatre stations intermédiaires. Celles-ci viendront s’implanter au niveau de la nouvelle ville de Tizi-Ouzou, du stade 1er novembre, du siège de la wilaya (CEM Babouche) et de l’hôpital Belloua. Ce projet de transport par câble (téléphérique et télécabine) est lancé en juillet 2013, avec comme délais contractuel de réalisation, estimé à 24 mois.

Tassadit. Ch.

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