Les travailleurs ne décolèrent pas

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Leader Meuble nage encore dans le conflit qui l’a paralysé depuis maintenant 54 jours de grève illimitée, enclenchée par des travailleurs. Ces derniers, pénalisés au premier abord et revendiquant le départ pur et simple du directeur, menacent, aujourd’hui encore, de sortir dans la rue. Près de deux mois après le début du mouvement de protestation, le 29 octobre dernier, aucune évolution n’est survenue dans la gestion du conflit à Leader Meuble de Taboukert, dans la localité de Tizi Rached. Ainsi, d’après le chargé des conflits au niveau de la section syndicale locale, que ce soit le groupe Dinindus ou le conseil d’administration de l’entreprise «un silence coupable est observé démontrant un désintérêt total et une non considération de notre entreprise». Le syndicaliste, Kamal Bettoch, joint hier au téléphone, rappelle, toutefois, que les travailleurs grévistes ne sont pas laissés à leur propre compte puisqu’ «ils reçoivent le soutien de nombreux comités de villages de la région». Et d’ajouter, «ceci en plus de celui d’autres sections syndicales à l’image de celle de la compagnie Algérienne du mobilier métallique d’organisation (Cammo), Nedromeubles à Tlemcen et de Trens Meuble de Béjaïa. Ceci, en plus de l’UGTA d’où est issue la section syndicale locale. D’ailleurs, d’après les affirmations du même représentant syndical, le secrétaire générale de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, est attendu pour aujourd’hui à Tizi-Ouzou, devant se rendre au niveau de l’Entreprise Nationale des Industriels de l’Electroménager (ENIEM). «Leader meuble se déplacera, à l’occasion, à l’ENIEM pour exposer notre situation», enchainera notre interlocuteur. Espérant ainsi entrevoir une issue au conflit qui oppose les travailleurs d’un côté au responsable de l’usine de l’autre. Les protestataires annoncent aussi une action de rue qu’ils envisagent d’entreprendre demain.

Abdelmadjid Sidi Saïd attendu aujourd’hui, et une action de rue envisagée pour demain

En effet, d’après la même source, les travailleurs comptent sortir dans la rue et bloquer une fois de plus la RN12. D’autant plus que la crise commence à se faire sentir auprès des foyers, puisque des centaines de familles se retrouvent pénalisées et prises au piège qui se resserre chaque jours un peu plus à mesure que la paralysie de l’usine persiste. Les travailleurs en grève affichent néanmoins et toujours la même détermination face à la prise en charge de leur revendication. Cette dernière n’est autre que celle de voir le directeur général actuel de l’usine déchue de son poste, car pour rappel, le responsable est accusé par les grévistes de «mauvaise gestion» et «de travailler en solo». Par ailleurs, et en plus du préjudice causé au salarié le mouvement frappe de plain fouet l’entreprise en elle-même. Et d’ailleurs, pour ne citer que ça, le manque à gagner à été estimé par le directeur, lui-même, à plus de 4 millions de dinars, par jour.

Tassadit. Ch.

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