L’hiver est arrivé en retard à Béjaïa, à l’instar, d’ailleurs des autres régions du pays. Ce n’est qu’avant-hier que le mauvais temps a refait surface après une éclipse d’un trimestre.
Les premières chutes de pluie enregistrées, juste après la saison estivale, l’ont été en octobre et depuis c’était pratiquement la sécheresse. Depuis avant-hier, pluie et neige ont réinvesti toutes les contrées de la wilaya de Béjaïa. Si les agriculteurs et les citoyens, dans leur majorité sont contents de ce changement climatique tant attendu, les tares des services chargés de prendre les dispositions nécessaires pour éviter des désagréments aux automobilistes ont été dénoncées par ces derniers. À Medkour, localité de la commune de Tizi N’Berber, limitrophe avec la commune d’Aokas, les travaux de raccordement des foyers de ce village au réseau de gaz de ville ont rendu le chemin intercommunal, qui relie cette localité aux deux communes, impraticable. De l’autre côté de la commune de Tizi N’Berber, c’est le chemin de wilaya n° 16, reliant, via Kefrida, cette commune à Aït Driss, village relevant de la commune de Bordj Mira, qui a été rendu difficile à la circulation par l’enneigement. Il en est de même au niveau du chemin de wilaya reliant la commune d’Aït Smaïl à celle de Bordj Mira. Plusieurs autres communes ont été confrontées aux inondations de la majorité de leurs artères, notamment durant la nuit d’avant-hier, moment de grandes averses de pluie et de chutes de neige. Dans un communiqué de la direction de la Protection civile, il a été précisé que plusieurs interventions ont été effectuées, même dans la matinée d’hier, alors que la pluie tombait par intermittence. Ces interventions ont été faites pour dégager, à la cité Oudali de Béjaïa-ville, quelques branches d’arbres tombées sur les toitures de trois habitations, causant un blessé léger qui a refusé d’être évacué en plus du dégagement, dans le même endroit, d’un tronc d’arbre tombé sur un mur d’une autre habitation. Au lieu-dit Houma Oucherchour, relevant de la même commune, il a été effectué une reconnaissance pour des infiltrations des eaux pluviales. Les éléments de la Protection civile ont procédé à l’épuisement des eaux pluviales stagnantes du côté du CEM d’Ighil Ouazzoug, dans la périphérie du chef-lieu de wilaya. À quelques encablures, à l’Est, les pompiers ont effectué une reconnaissance pour des infiltrations des eaux pluviales concernant une habitation du lieu-dit PK10, dans la commune de Boukhelifa. À Aokas, la Protection civile a intervenu pour dégager un panneau de signalisation, tombé à terre, qui gênait la circulation au niveau de la route nationale n° 9, ceci à proximité de la pompe à essence. Dans la commune voisine de Souk El-Tenine, il a été procédé par les mêmes services, à l’épuisement des eaux pluviales suite à des infiltrations au niveau de la cité dite des 20 logements. Il a suffi de quelques gouttes de pluie pour remarquer la négligence caractérisée de certains services lesquels sommeillent avant de constater, en retard, les dégâts. L’élagage des arbres, le curage des oueds et le nettoyage des caniveaux, entres autres, doivent se faire à la veille de la saison hivernale.
Circulation difficile sur les routes
La pluie tant attendue par les agriculteurs professionnels et ceux qui, durant les week-ends, ont planté quelques carrés d’oignons et de fèves, est enfin arrivée à la mi-janvier. Si partout elle a été accueillie avec beaucoup de bonheur, cependant, elle n’a pas été sans conséquences pour certains quartiers de la pleine et sur la circulation automobile. Elle a commencé à tomber sur Béjaïa et sa région à partir du vendredi après-midi. Les services de la météo ont enregistré une quantité de 61 mm d’eau qui est tombée en moins de 24 heures. Et comme d’habitude, ce qui devait arriver arriva à Béjaïa. C’est-à-dire, l’inondation, pratiquement, de toutes les axes d’El Khemis de la cité Tobbal, de Daouadji, d’Aamriou, d’Ighil-Ouazoug, de Tazeboujt et la route de Targa-Ouzemour jusqu’à Aïn Skhoun. Dans les routes déjà impraticables comme celle de Targa-Ouzemour au-delà de l’université les eaux boueuses en stagnant ont masqué toutes les crevasses et les bosses de la route, obligeant ainsi les automobilistes à rouler à l’aveuglette au risque de s’embourber dans une fosse profonde ou d’y laisser le carter de leur voiture. Sur les routes qui descendent des hauteurs de Sidi Ahmed, d’Ighil-El-Bordj, de Dar Djebel ou d’Iheddaden Oufella, les eaux torrentielles ont transformé ces routes en de véritables oueds en crue, charriant sur leur passage tout ce qu’ils trouvent entreposé sur le côté de la chaussée, c’est à dire du gravier, du sable et des planches. Sur la RN24, par exemple, une bonne partie des matériaux de construction des chantiers des promotions immobilières a été charriée jusqu’à Aamriou, bouchant du coup la plupart des avaloirs. Les services de l’Office national de l’assainissement (ONA) ont mobilisé tous les moyens dont ils disposent pour rendre praticables les principales artères et permettre ainsi aux citoyens de vaquer à leurs occupations. Si dans la ville de Béjaïa, il n’est tombé que de la pluie, ailleurs sur les hauteurs, c’est la neige qui est tombée durant la nuit et qui a coupé certaines voies à la circulation, comme la RN26 A qui relie Akbou à Tizi-Ouzou par le Col de Chellata, ou la RN75 qui relie Béjaïa à Sétif par Barbacha, et bien d’autres routes sur les auteurs d’Aokas ou de Kherrata. Aussi la direction des Travaux publics a dû mettre en œuvre tous les engins dont elle dispose, pour ouvrir ces routes à la circulation. Hier matin, selon les déclarations du DTP, presque toutes les routes ont été rendues à la circulation, mais, conseille-t-il, la prudence doit être de mise.
A Gana./ B. Mouhoub