La Dépêche de Kabylie : Vous avez connu personnellement ce vaillant combattant et ce fidèle militant que fut Mohamed Saïki. Que pouvez-vous nous dire de lui à cette occasion ?
Salah Abdi : Tout le monde connaissait Mohamed Saïki. Officier de la wilaya 4, il avait donné les preuves de son courage et de ses dons d’organisation au sein de cette wilaya. Son livre qui est un précieux document pour l’écriture de notre Histoire est aussi un témoignage de sa grande valeur. Personnellement, je ne l’ai connu qu’en 1963, au maquis. Nos chemins ne s’étant pas croisés. Mais j’ai pu apprécier ses grandes qualités politiques qui l’ont porté tour à tour, à l’Assemblée constituante dont il a été membre de 1963 à 65, puis à l’ONM dont il a été le secrétaire général et au Conseil national dont il était membre. Enfin, je l’ai connu à travers son action militante au sein du parti (FLN) jusqu’à ce qu’il s’installe à Sour El Ghozlane, où il continue à œuvrer au sein de l’ONM.
Il a fondé un musée du Moudjahid, où il a jeté ses dernières forces.
Ce n’est pas encore un musée. Il a ouvert un bureau au rez-de-chaussée de sa maison, et il a réuni de précieux documents sur la wilaya 4 et des photos inédites de martyrs et de moudjahidine qu’il a connu au maquis. Mais ce n’est pas, à proprement dire, un musée. Il avait demandé l’ouverture d’un musée du Moudjahid à Sour El Ghozlane, mais n’a pu obtenir l’agrément. Les événements se sont précipités alors. Il y a eu sa maladie, puis sa mort. Mais nous y pensons. Et la commission qui nous accompagnera, ce samedi, pour le premier anniversaire de sa mort visitera le site et se prononcera sur la suite à donner à cette demande.
Qui assistera à cet événement ? Y aura-t-il des personnalités politiques ?
Il y aura, aux côtés des autorités civiles et militaires, des moudjahidine et des élus locaux, des représentants du ministère des Moudjahidine…
Vous avez connu cette grande figure de la Révolution de 54. Et vous avez certainement lu son livre. Quel jugement portez-vous sur cet ouvrage.
C’est un document de grande importance sur la guerre de libération et un précieux témoignage sur les hommes qui y avaient participé. Mais c’est aussi un modèle de courage et de sacrifice pour nos jeunes. À cet égard, le message que délivre l’auteur de cet ouvrage révolutionnaire est évident : l’Algérie d’aujourd’hui comme celle d’hier exige beaucoup de dévouement et de volonté pour paraître toujours aussi forte et aussi respectée des autres nations. Ainsi, même en n’étant plus, le grand révolutionnaire continue à parler à nos cœurs épris des valeurs sur lesquelles se fondent notre République.
Aziz Bey