Alors qu’elles avaient éliminé deux terroristes près de Ammal, sur la route de Lakhdaria, dans l’après-midi de mercredi dernier, les brigades spéciales de l’ANP ont enclenché juste après, une vaste opération de ratissage des massifs et sous bois de Legata, à 25 kms à l’Est de Boumerdès. Des tirs sporadiques ont été entendus, cette nuit-là jusqu’à une heure tardive par les riverains, réconfortés par cette présence militaire. Il est à souligner que les militaires sont, en fait, intervenus dès qu’ils furent sollicités par des villageois. Moins de deux jours auparavant, des éléments d’un groupe islamiste irréductible avaient, en effet, fait irruption dans un café de l’agglomération avoisinante d’Ouled Ziane, où ils avaient sommé des groupes de jeunes et moins jeunes d’arrêter leur partie de dominos et de belote, en leur réitérant que de tels jeu sont illicites. Et simultanément, les mêmes assaillants, une dizaine environ, auraient soumis un certain nombre d’agriculteurs au payement de la djizia, impôt religieux. Sitôt informés donc, des patrouilles militaires entamèrent le quadrillage de nombreux coins suspects, entre autres les champs et forêts qui ceinturent le chef-lieu communal et ceux jouxtant l’intersection du lieu-dit Hadj Ahmed, entre Zemmouri et Cap Djinet. Considérés comme des résidus d’une branche de l’ancienne phalange sanguinaire d’El Ansar, les éléments du groupuscule terroriste traqué sont issus, pour la plupart, des trois communes citées, lesquelles sont très rapprochées les unes des autres. Mais, suite au renforcement de la présence militaire dans différents endroits stratégiques, ces terroristes ne se déplacent qu’en s’appuyant sur leurs relais, dont deux autres ont été démasqués, puis arrêtés jeudi dernier. Âgés entre 23 et 26 ans, les deux mis en cause sont originaires de la localité susmentionnée. L’on peut s’attendre éventuellement au démantèlement d’un autre réseau de soutien à l’ex-GSPC et à un résultat fructueux dans l’opération militaire qui se poursuit dans cette contrée, parallèlement au ratissage du mont d’Aghrud, près du douar de Bousmail relevant d’Ammal, au Sud-est de Boumerdès, lieu d’élimination, la veille, de deux islamistes armés. Le ministère de la Défense nationale avait, d’ailleurs, fourni des précisions sur cette action prompte et efficace : » dans le cadre de la lutte anti-terroriste, un détachement de l’armée nationale relevant du secteur opérationnel de Boumerdès, 1ère région militaire, a abattu deux terroristes aujourd’hui (mercredi, ndlr), 17 février 2016 à 14h, suite à une opération de fouille et de ratissage près du douar Bousmail, dans la commune d’Ammal. L’opération, qui est toujours en cours, s’est soldée par la récupération de deux pistolets mitrailleurs de type kalachnikovs, six chargeurs, deux paires de jumelles, une grenade, une quantité de munitions et des téléphones portables. Une casemate a également été découverte et détruite sur les lieux. L’un des deux terroristes éliminés a été selon certaines sources, identifié sur place. Il s’agit de Hamzaoui Lounès, Alias Abou Younès, notoirement connu pour son palmarès sanglant depuis plus d’une quinzaine d’années. Originaire du douar de Boukouraye, très proche du village de Bousmail, il avait pris le maquis, en hiver de l’an 2000, en compagnie de 12 autres de la même contrée. Appartenant tous à la même famille, frères et cousins confondus, pas moins de dix d’entre eux ont été anéantis, lors des différentes opérations militaires enclenchées durant ces dernières années, particulièrement dans les maquis surplombant les gorges de Lakhdaria. Les détachements locaux de l’ANP accentuent leur pression, surtout, depuis l’été dernier, sur les zones sensibles de l’Est de Boumerdès, où les groupuscules terroristes tentent continuellement de se revigorer, a-t-on constaté. C’est le cas d’Ouled Ziane à Legata, où un groupuscule islamiste armé dont certains éléments sont des nouvelles recrues, voulait imposer, dans la soirée de lundi dernier, de nouveau, son modus vivendi, aux villageois.
Salim Haddou