L’abattoir communal délocalisé

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Même si des travaux d’aménagement ont été lancés et même terminés à l’effet d’optimiser les bonnes conditions d’abattage, l’abattoir communal d’Amizour, fermé depuis sept ans par les autorités concernées pour manque d’hygiène, n’ouvrira pas ses portes de sitôt et la galère de ses usagers va encore continuer.

«Le P/APC de notre commune nous a fait savoir que l’abattoir communal restera fermé par décision du wali réclamant sa délocalisation complète en dehors de la ville, en nous orientant, cette fois-ci, vers l’abattoir de Melbou, chose que nous trouvons inadmissible», dira un boucher de la localité. Pas moins de 20 bouchers des deux daïras, Amizour et Barbacha, sont, donc, contraints de se déplacer jusqu’à cette ville balnéaire de Melbou pour les besoins d’abattage, et cela n’est pas sans dépenser encore plus que d’habitude, alors qu’ils ont attendu sept ans pour que leur abattoir soit retapé et à coup d’une bagatelle de 200 millions de centimes, selon le P/APC de la localité. À en croire une source sûre, l’assiette de ce site est déjà cédée à un investisseur hôtelier pour la construction d’un complexe touristique, étant donné que la décision de la wilaya est de faire sortir l’abattoir en dehors de la ville. «Nous avons investi 200 millions de centimes comme montant alloué aux aménagements, et nous venons de dégager un peu plus de cette enveloppe pour la réalisation d’une chambre froide, mais voila que la décision du wali a tout remis en cause», indique de son côté le P/APC d’Amizour. Le maire n’a pas omis de signaler l’intérêt économique et commercial que pourra jouer cet abattoir, étant donné que sa localité dispose du plus important un marché de bestiaux de la wilaya, tout en évoquant qu’avec la taxe d’abattage, deux bêtes suffiront pour amortir les dépenses dégagées pour les aménagements et la chambre froide évalués à un demi milliard de centimes. Les autorités locales, tout comme les bouchers des deux daïras, demandent au wali de revoir sa décision et d’autoriser, à titre provisoire, l’abattage au niveau de cet abattoir, afin d’éviter la galère aux usagers, en attendant la réalisation d’un nouvel abattoir, comme stipulé dans l’arrêté du wali. Car, pour le moment, l’activité d’abattage et de contrôle vétérinaire des bestiaux n’est plus assurée à ce niveau alors que l’abattoir en question offre des commodités de travail. Et par le souci de ne pas faire perdre ce genre d’établissement à une commune à grand marché d’animaux, et lui faire gagner un projet touristique, il est préférable d’en ouvrir cet abattoir le temps d’en construire un autre et passer après à la réalisation d’un hôtel.

Nadir Touati

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