«Ce ne sont ni les transporteurs ni les ménages qui sont victimes collatérales des intempéries, mais ce sont bien nos enfants. À la moindre chute d’un flocon de neige ou de petites formations de verglas, soit ce sont les enseignants qui ne se présentent pas, soit les élèves. Et parfois, si ces derniers se présentent, alors l’administration trouve le moyen de les renvoyer en invoquant, soit un manque d’effectifs dans les classes, soit un manque de pain ou un tout autre motif, comme les APC qui n’assurent pas le transport par exemple, même si celles-ci disposent aujourd’hui de moyens de déneigements et de salage des chaussées pour faire fondre le verglas», dira un parent d’élève, inquiet pour son élève scolarisé au lycée d’Iferhounène et qui va passer son BAC, cette année. Et de rajouter : «même nous en tant que parents, nous avons notre part de responsabilité. De toute façon, chacun rejette la responsabilité sur l’autre». De son côté un enseignant en retraite dira «En notre temps, quand nous étions élèves au CEM Amar Ath Chikh de Aïn El Hammam, nous partions d’Imsouhal à plus de 15 kilomètres à pieds sur un tapis de neige dépassant les 50 centimètres d’épaisseur pour ne pas rater les cours, et si nous arrivions en retard, on avait à faire à Monsieur Aït Menguellet, directeur dudit établissement». Pourtant, durant ces temps-là il n’y avait ni les moyens de déneigement d’aujourd’hui ni les moyens de chauffage adéquats, et encore moins les moyens de transport». Par ailleurs, un autre enseignant, qui est aussi en retraite depuis plus de 10ans, lui emboita le pas, «à l’époque où nous enseignions, les écoles primaires ne disposaient même pas de balayeur. C’était le maitre qui nettoyait et allumait même le poêle pour chauffer le local servant de classe, et c’étaient les élèves, eux-mêmes, qui balayaient leurs locaux. Or que, aujourd’hui, toutes les écoles ont des cantines et disposent d’agents de cuisine et d’entretiens, les directeurs ont des secrétaires de directions et les classes qui ne disposent pas de gaz de ville sont chauffées au mazout, et malgré toutes ces commodités dont disposent nos établissements scolaires, tous cycles confondus, on trouve les moyens de s’absenter», s’indigne-t-il. Et de poursuivre, «avec le décalage des examens de fin d’année programmés avant le mois de Ramadhan et tous ces ratages de cours injustifiés ainsi que d’autres ratages qui se profileraient au courant de l’année scolaire, comme par exemple les grèves des enseignants ou des élèves, ces derniers auront-ils le temps d’achever les programmes ? De toute façon, les perdants sont, sans doute, toujours les élèves de cette région montagneuse». Se joignant à la discussion, un immigré en congé au bled qui dira, «et si notre région était sujette à longueur d’année aux chutes de neige et au verglas comme en Europe du Nord. Allons-nous fermer nos écoles ?». Pour ce, il est à souligner que seul le wali est habilité à décréter les intempéries, comme il doit aussi donner des directives strictes aux collectivités locales afin d’assurer les ouvertures les routes menant vers aux établissements scolaires, tout en mettant tous les moyens nécessaires, quant au bon fonctionnement de ces derniers en temps hivernal. D’autre part, la tutelle doit également prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de qui conque cherchant à entraver le bon déroulement des cours en empêchant les élèves de rejoindre leurs classes.
A.M.