Les agriculteurs de la commune d’Ath M’likèche et les propriétaires d’oliveraies de cette circonscription rurale font grise mine. Ils nous ont fait part de leur espoir déçu, suite au maigre bilan de la campagne oléicole 2015/2016, qui vient de s’achever. «Un bilan en-deçà des attente»s, se lamentent-ils, et contrastant avec l’opulence des précédentes olivaisons. «Nous sommes loin du compte. Les quantités d’olives ramassées ont accusé une baisse de près de 30%, en comparaison avec la campagne écoulée», soutient le propriétaire d’oliveraies du village Ath Ouamar. «C’est une campagne à ranger au plus vite aux oubliettes, tant la récolte est historiquement basse», renchérit un autre citoyen de Taghalat, précisant que la tendance à la dégringolade est quasi générale. Le manque à gagner, témoigne-t-on, est tel que bien des propriétaires naufragés seront astreints de recourir au marché pour couvrir leur consommation, et tenir jusqu’à la prochaine olivaison. «C’est l’ironie du sort. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, la production d’huile était largement excédentaire, aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit», dira sur une pointe de dépit, un paysan d’Ath M’likèche.
Seule note réconfortante dans ce tableau noir : le rendement maintient le cap, en dépit de tous les aléas : «il oscille entre 18 et 20 litre par quintal, avec des pics de 23 l/q. Cela s’explique par la faible accumulation d’eau dans les fruits, consécutivement à la sécheresse qui prévaut», nous apprend-on. Mais par-delà ce bilan dérisoire, c’est l’état de la filière oléicole qui cristallise l’inquiétude des villageois. Une filière que d’aucuns n’ont de cesse de subodorer qu’elle est promise à de sombres lendemains. Les vergers, un legs ancestral, ne bénéficient plus des travaux d’entretien, tels que la taille, l’élagage et l’apport de fertilisants. L’extension du parc oléicole par le greffage d’oléastres et par de nouvelles plantations, a peu de chances de succès, en raison de la surchauffe climatique et de la rareté des précipitations. À contrario, ces conditions sont propices au déclenchement des incendies. Chaque année, des pans entiers de ce patrimoine oléicole sont consumés par les flammes !
N. Maouche
