Le centre urbain de Baghlia, à 45 kms à l’Est de Boumerdès, était, avant-hier, jeudi, en effervescence. Des dizaines de représentants des villages environnants y sont revenus à la charge, protestant principalement contre les blocages relatifs au traitement de leurs dossiers en tant que bénéficiaires de l’aide à l’habitat rural. Venus des hameaux et douars d’Ouled H’mida, Cherarba, Ben Arous et Tazrout, les contestataires, divisés en plusieurs groupes, avaient en même temps systématiquement procédé à la fermeture des sièges de la daïra, de la mairie, de l’agence postale et de la recette des impôts. Par le biais de cette action spectaculaire donnant l’air d’une paralysie totale de la ville, la masse des villageois compte faire pression sur les instances concernées, pour le règlement de leur problème. Selon le témoignage de leurs délégués, pas moins de 750 chefs de familles des agglomérations citées sont, depuis cinq mois, officiellement reconnus comme étant des bénéficiaires de ce droit à une aide financière pour la construction d’une bâtisse individuelle, mais, s’indigneront-ils, »ce retard de la prise en charge effective de nos dossiers est exaspérant ». Les usagers, n’ayant pu accéder aux administrations étatiques susmentionnées, étaient eux aussi exaspérés. »Je n’ai pas pu me faire délivrer certains papiers administratifs, après plusieurs heures d’attente devant la mairie », confiera, avec tristesse, un citoyen habitant depuis quelques années loin de Baghlia, sa commune d’origine. D’autres protestataires disent que les services concernés n’ont aucune justification pour retarder de telles aides financières, d’autant que le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, avait promis, lors de sa visite d’inspection et de travail à Boumerdès, la généralisation des dites aides, y compris à ceux ayant eu des indemnités pour leurs bâtisses classées vert 2, lors du séisme de 2003.
Salim Haddou
