Peu de clients «rodent», ces derniers jours, du côté des poissonniers qui étalent leur marchandise à l’entrée du marché d’Aïn El Hammam. Contrairement au prix du poulet, celui du poisson ne baisse pas, au contraire il devient de plus en plus cher. D’ailleurs, les poissonniers, moins nombreux ces derniers jours, n’étalent plus que quelques caisses, «suivant la demande», nous dit l’un d’eux. À six cent (600) dinars le kilogramme, les consommateurs réfléchissent à deux fois avant d’en acquérir. «Avec six cents dinars, je préfère un poulet de trois kilo», nous dit un citoyen venu s’informer des prix de la sardine qu’il dit n’avoir pas goûtée depuis plusieurs semaines, «mais je ne vais pas mourir pour autant», ajoute notre interlocuteur. Ce qui est loin d’être l’avis de ce fonctionnaire qui ne peut se passer des produits de la mer qu’il achèterait à n’importe quel prix. Il avoue qu’ «un vendredi sans sardine manque de saveur. Notre menu pour ce jour là est le même depuis des années. Je ne peux pas me passer de poisson, une fois par semaine». Le prix du poulet, quant à lui, après une hausse importante, il y a un mois, ayant atteint près de quatre cents (400) dinars le kilo, commence à redevenir accessible aux petites bourses. Déplumé et évidé il se vend dans les boucheries à moins de trois cents (300) dinars alors que chez les éleveurs, le volatile sur pied est descendue, depuis quelques jours, à deux cent dix dinars. De quoi donner à réfléchir aux férus de la sardine. Les consommateurs qui fuient les boucheries qui affichent neuf cents dinars le kilogramme pour la viande de veau, se rabattent sur la volaille, subitement devenue abordable. Cette subite baisse des prix ne peut trouver d’explication que dans l’abondance de l’offre qui «ne pourrait durer longtemps», nous dit un éleveur dépité de brader le produit de son activité. «J’ai consenti beaucoup de dépenses pour élever mes poulets que je suis contraint de vendre à ce prix. Je ne pense pas réaliser les bénéfices escomptés si les prix continuent à baisser, surtout que l’aliment de volaille coute de plus en plus cher». Pour une fois le consommateur trouve son compte. Les prix affichés drainent de nombreux clients dans les magasins de vente de poulet sur pied, beaucoup moins cher que la viande rouge et surtout comme le dit un client «là nous sommes sûrs d’avoir un produit frais».
A.O.T.