Le nombre de personnes en situation d’handicap au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou est de 34 300, selon les déclarations par le directeur de la DAS. Ce chiffre est surement plus important, car les mentalités dans certaines régions de la wilaya n’osent pas encore parler des personnes handicapées pour une raison ou une autre. Si l’on se fie seulement à ce chiffre, il est clair que c’est déjà énorme. Ce qui est incompréhensible, c’est le fait de savoir que seulement 9 007 personnes sur les 34 000 bénéficient de l’insignifiante pension de 4 000 DA, soit un taux de 26,5%. Signalons aussi que 7 235 personnes à mobilité réduite sont concernées par l’allocation de 3 000 DA. Peu importe le montant de l’aide financière mais ce qui ne résonne pas c’est le fait que la DAS sait que presque la moitié des personnes handicapées ne bénéficient de la part des services sociaux de l’état de rien du tout. Comment tolère-t-on cette situation ? N’est-il pas juste de se poser la question de savoir comment font ces gens pour vivre ? Autre manquement de taille, sur les 34 000 personnes recensées, il n’est employé que 205 dans le cadre du PID. Encore sur le total des personnes enregistrées au niveau de la DAS, il n’y a que 1 464 qui bénéficient de la gratuité du transport. Les autres volent-ils ou consacrent-ils la maigre pension qui leur est allouée aux frais de transport, pour ceux bien sur qui en bénéficient ? Il faut impérativement revoir la situation de ce pan entier de la société qui a toute les difficultés du monde à vivre même au strict minimum. Il est temps que les services concernés passent au recensement général des personnes aux besoins spécifiques et cela ne saura se rapprocher de la réalité qu’une fois lesdits services auront sillonné la wilaya de part en part, quitte à verbaliser les familles rétrogrades, car il y va de la dignité des personnes humaines. Le plus élémentaire des droits et de pouvoir jouir de la liberté de découvrir la couleur du ciel. Que les autorités concernées sachent qu’il y a des personnes handicapées qui ne connaissent ni l’extérieur ni l’air libre et parfois même pas la couleur du ciel. Plusieurs cas ont été rapportés par la presse locale. Pour revenir aux droits des handicapés concernant l’emploi, le logement, la gratuité des soins et l’aménagement des accès, il y a de quoi écrire un livre de plusieurs centaines de pages. Rappelons que l’APW de Tizi-Ouzou vient de contribuer modestement par l’octroi d’un matériel orthopédique au profit de 98 personnes venues de 33 communes différentes. Une enveloppe de 9 millions de dinars y a été consacrée, ce n’est pas suffisant mais c’est tout de même un geste salvateur pour les bénéficières. Signalons que plusieurs associations sociales et bienfaiteurs activent à longueur d’année pour porter assistance à cette frange de la société. Pour améliorer la situation des personnes en situation d’handicap, il est temps de conjuguer et de multiplier les efforts. L’état à travers ses services sociaux, le mouvement associatif, les élus et les âmes charitables sont tous interpellés en vue d’alléger le fardeau que portent les handicapés sur le dos.
Hocine T.