Écuelle en main, ils sillonnent les artères de la nouvelle ville de M'Chedallah, en sollicitant l'aumône aux passants qu'ils croisent et aux commerçants.
Eux, ce sont les subsahariens qui ont investi, ces derniers jours, la ville de M’chedallah. Nous avons remarqué cela, lundi dernier, à la nouvelle ville de l’ex-Maillot, où des familles entières faisaient la manche en suppliant, dans leur parler incompréhensible pour les habitants, les passants. Accompagnées d’enfants en bas âges, des femmes tendent des écuelles pour attendrir les éventuelles âmes charitables pour leur venir en aide. Bien entendu, les citoyens, très émus de voir ces réfugiés mal-en-point, surtout des enfants mal-vêtus, viennent à leur secours en leur donnant des oboles, en guise de solidarité. Ces subsahariens font vraiment pitié et cela désole plus d’un dans la région. Ces immigrés sans statuts ni gîtes sont livrés à eux-mêmes, en errant dans toutes les localités de la vallée de la Soummam, en débordant sur la wilaya de Bouira à la recherche d’aumône. Beaucoup de familles issues de l’immigration subsaharienne vivent dans les rues en menant une vie de SDF. D’aucuns se demandent sur le sort réservé jusque-là par les pouvoirs publics à ces réfugiés qui souffrent le martyre et qui survivent grâce à la solidarité populaire. «Ces subsahariens devraient être pris en charge par l’état. Ce qui me chagrine le plus, ce sont les personnes vulnérables, comme les femmes et les enfants, lesquelles peuvent faire l’objet d’agression sous toutes ses formes. N’en évoquant pas l’exploitation, comme il est le cas pour beaucoup de réfugiés, chefs de familles, qui sont exploités dans certaines besognes sans être rémunérés correctement», affirme un citoyen. La situation de ces réfugiés est vraiment préoccupante, en ce sens que la plupart des chefs de familles sont sans emploi, et leur enfants, en âge d’aller à l’école, ne sont pas encore scolarisés! Quant à leur santé cela est une autre paire de manche. Apparemment, ils ne bénéficient d’aucune prise en charge sanitaire de la part des pouvoirs publics. Et ce, lorsque l’on sait que ces pauvres damnés vivent dans des conditions difficiles, lesquelles pourraient leur causer de sérieux problèmes de santé. Il est à se demander, par exemple, si les enfants des réfugiés subsahariens reçoivent leurs vaccins dans l’état actuel des choses?
Y. Samir

