Les enseignants contractuels ne lâchent pas prise

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Les enseignants sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur grève de la faim illimitée qui entre aujourd’hui dans son 7ème jour.

La situation alarmante des centaines d’enseignants contractuels et vacataires qui sont encerclés à Boudouaou ne risque pas de connaître son dénouement. L’état de santé de ces grévistes de la faim ne cesse de se dégrader du jour en jour. La grève de la faim, entamée depuis lundi passé par certains d’entre eux, a causé la perte de connaissance de certains enseignants. Tandis que d’autres souffrent de désagréments engendrés par les pluies et le froid qui les a surpris pendant qu’ils dormaient sur les trottoirs. «On enregistre 3 à 4 évacuations en urgence vers l’hôpital chaque jour», nous a signifié le porte-parole du conseil des lycées d’Algérie (CLA), qui accompagne ces manifestants depuis l’entame de leur mouvement de protestation. «Nonobstant la fatigue qui s’est emparée d’eux, les enseignants contractuels ne sont pas prêts à renoncer à leur action, jusqu’à ce qu’il y ait une décision relative à leur intégration directe», a-t-il affirmé. «Nous constatons amèrement la dégradation de l’état des enseignants, que nous pouvons comparer sans exagérer aux réfugiés atterris en Algérie», a déploré la même source. Fondant un grand espoir sur la rencontre avec la ministre de l’Éducation nationale, les grévistes de la faim ont été déçus par les propositions de cette dernière qui ne tournent qu’autours de la valorisation de leurs expériences professionnelles dans le concours de recrutement des enseignants. Alors que ces grévistes revendiquent l’intégration de tous les enseignants contractuels dans le secteur de l’Éducation nationale, qui est, selon le porte-parole du CLA, «un droit légitime qui garantira une stabilité permanente dans ce secteur».

93% des enseignants contractuels se sont inscrits pour le concours

La ministre de l’Éducation nationale a affirmé que 93% des enseignants contractuels se sont inscrits pour le concours de recrutement des enseignants, prévu pour le 30 avril prochain, tandis que 7% d’autres poursuivent leur grève de la faim à Boudouaou. À l’instar de la valorisation de l’expérience professionnelle des enseignants contractuels et vacataires, la ministre de tutelle vient d’octroyer des garanties pour donner la priorité au renouvellement des contrats de ceux qui n’auront pas la chance d’obtenir cette année le concours, prévu pour le 30 du mois en cours. La première responsable, qui est préoccupée par la situation des enseignants contractuels et vacataires, a tenté à travers plusieurs réunions avec les syndicats du secteur de trouver un terrain d’entente satisfaisant pour les deux parties concernées. «La valorisation des années d’expérience et le paiement dans les brefs délais des arriérés de salaires ne sont qu’une valeur ajoutée aux enseignants contractuels. Ces solutions sont le résultat des négociations menées par le ministère de l’Éducation nationale avec la Direction générale de la fonction publique et la réforme administrative», indique le communique du ministère. Le ministère a tenu à rassurer que le concours de recrutement se déroulera dans la transparence, et ce, en mobilisant plus de 18 000 inspecteurs chargés de surveillance de pas moins de 805 centres d’examen. En outre, la tutelle a enregistré pas moins de 900 000 candidats inscrits pour le concours de recrutement des enseignants, à trois jours avant l’arrêt des inscriptions. Dans le but de terminer l’année scolaire dans la stabilité le ministère a appelé les enseignants contractuels à évaluer les procédures entreprises par les pouvoirs publics et a réitéré son appel à la sagesse, afin de préserver le droit à la scolarisation de l’élève. Par ailleurs, la tutelle a tenu à rassurer les familles algériennes que leurs enfants scolarisés seront pris en charge, surtout ceux en fin d’examen. La tutelle a annoncé que les enseignants grévistes des classes de terminales ont été remplacés par d’autres enseignants. Par ailleurs, la même source a fait savoir que les grévistes de la faim ont refusé de rencontrer la délégation du ministère de tutelle qui s’est déplacée, avant-hier, au lieu du rassemblement pour réunir une centaine d’entre eux.

L.O.Challal

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