Inscrite depuis l’année 2006 sur les fonds communs des collectivités locales (FCCL), la bibliothèque communale d’Ighram érigée dans le périmètre urbain du chef-lieu, n’est pas mise en service à ce jour. Pourtant, la construction de la bâtisse a été achevée il y a plus de sept ans. L’autorisation de programme affectée à ce projet a été consommée in extenso, apprend-on. L’enveloppe, informe-t-on, ne peut pas faire l’objet d’une quelconque réévaluation, au cas où la couverture se révélait insuffisante. «Ce qui est précisément le cas dans la mesure où «la bibliothèque ne dispose pas de VRD», déclare le maire d’Ighram qui s’en lave les mains, en clamant que l’APC n’est pas en mesure de prendre en charge une telle opération. Une piste d’autant plus improbable que les ressources allouées, au titre des plans communaux de développement, subissent une restriction drastique. Austérité oblige. Toujours est-il que le statu quo qui perdure depuis près d’une décennie, donne une piètre image de la façon dont sont gérés les deniers publics et décrédibilise un peu plus l’administration. Il est surtout préjudiciable pour la jeunesse de la région laquelle se voit injustement privée d’une structure culturelle de proximité. «La construction de cette bibliothèque a soulevé au départ une vague d’euphorie et suscité beaucoup d’espoir chez les jeunes. Pendant des années, nous avions cru que son ouverture serait imminente. Hélas, il n’en est toujours rien et probablement pour longtemps», affirme, désillusionné un citoyen du village Irsen. «C’est désespérant et, à la limite, absurde d’investir des milliards dans des projets qui ne profitent, en fin de compte, à personne. Les pouvoirs publics se doivent d’accorder leurs violons pour mettre au plus vite cette bibliothèque à la disposition de la jeunesse, au profit de laquelle est destinée», souligne un autre habitant d’Ighram, qui parle d’un «lamentable gâchis».
N. Maouche