ça a fait vivre Aït Allaoua

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Pour la septième année de suite, le village Aït Allaoua a organisé la fête des crises avant-hier et hier.

Un des membres du comité du village nous dira : «Si pour les précédentes éditions nous avons bénéficié de la collaboration de certains organismes de l’Etat, comme l’APC d’Iboudraren, pour cette 7ème édition c’est nous, les agriculteurs, qui avons pris tout en charge», dira Nordine Aït Allaoua. «Toutefois, nous soulignons la collaboration de la direction de la culture qui a mis à notre disposition le matériel de sonorisation, ainsi que l’aide de la DSA», ajoutera notre interlocuteur. Durant deux jours, des citoyens ont afflué de partout vers ce village lointain de la commune des Ath Budrar. En plus de la vente du fruit, plusieurs activités ont eu lieu. Au centre de soins de la localité celui-ci n’étant pas encore fonctionnel, le public a pu approcher Tarik Aït Menguellet qui y a animé une séance de vente-dédicace de son 1er roman «le petit prodige», un livre qui dévoile le talent du chanteur-écrivain. A ses côtés, des poètes ont également pu dédicacer et vendre leurs dernières œuvres, à l’exemple d’Ahcene Merriche. Plusieurs expositions ventes étaient également au menu de cette 7ème édition de la Fête des cerises, proposant entre autres des bijoux et des robes kabyles. Au 1er jour de la manifestation, vendredi, il y a eu aussi une vente d’arbres fruitiers par les arboriculteurs aux agriculteurs et à des particuliers intéressés.

Il n’y a pas eu que de la cerise…

Les apiculteurs ont également profité de l’occasion pour proposer leurs produits. Si certains citoyens sont venus pour passer ces deux jours de Ramadhan dans le village, en prenant un bol d’air frais et en profitant des beaux paysages de la région, d’autres se sont déplacés pour s’approvisionner et acheter ce fruit à la chair tendre. Même si les prix en ont découragé peut-être certains mais par rapport au prix pratiqués ailleurs, ici le fruit est comme abordable. Dans les magasins en dehors de ce village, la cerise se vend à 600 et 700 DA le kilo, alors qu’à Aït Allaoua, le village producteur de la cerise, cette dernière était affichée, dans la journée de vendredi, à 500 et 400 DA. Une différence que les visiteurs ont jugée peu importante et pas assez attrayante. «Personnellement, je m’attendais à ce que, pour cette occasion, le prix ne dépasse pas les 300 DA», nous a déclaré un visiteur venu d’Alger spécialement pour profiter du paysage, voir la famille mais surtout plus acheter la cerise. Quant aux agriculteurs, ils se sont justifiés en affirmant que les prix sont très abordables puisque ailleurs elle se vend beaucoup plus cher. Ils expliqueront également que le fruit représente leur seule rente.

Virée dans les vergers…

Dans la matinée d’hier, deuxième journée de la manifestation, une visite fut organisée dans les vergers du village. La 7ème édition de la Fête de la cerise fut ensuite clôturée par des activités en plein air, à partir de 13h, avec un spectacle de magie et une pièce théâtrale présentée par la troupe Thaletat des Ath Ouacifs. Quant au choix d’avoir organisé cette édition de la Fête des cerises au village Aït Allaoua, des citoyens du village nous diront : «C’est une belle occasion pour faire connaître notre village et le sortir de l’anonymat. Une opportunité aussi pour écouler notre récolte». D’autres ajouteront : «C’est également l’occasion de redorer l’image de notre village et faire oublier les difficultés que nous avons affrontées et qui ont fait fuir les gens durant la décennie noire». Un agriculteur conclura : «C’est aussi une occasion et une chance pour nous citoyens d’Aït Allaoua de faire connaître et faire renaître l’agriculture de montagne». Signalons que malgré les maigres moyens de la population de la région, les deux journées de la fête des cerises se sont passées dans une très bonne ambiance. Ne manquait que quelques spécialistes pour expliquer les bienfaits du fruit et les différentes sortes de cerises qui sont cultivées dans la région. Signalons enfin que malgré les caprices de la météo, la récolte de cette année est très satisfaisante de l’avis même des cultivateurs.

M.B

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