Des dizaines de demandeurs de logements sociaux de la commune de Bouira sont revenus à la charge, hier, en organisant un sit-in de protestation devant le siège de la daïra.
Comme à chaque protestation, ces derniers réclament la relance des opérations de relogement à l’arrêt depuis plus de deux années. Ils revendiquent également l’association de leurs représentants au travail de la commission communale d’attribution des logements et ce, afin «d’éviter de probables irrégularités dans la future liste des bénéficiaires de logements sociaux». Les protestataires, dont la majorité sont issus du quartier des 1 100 logements dit «Ecotec» et des houachs du centre-ville affirment qu’ils vivent dans des conditions défavorables et difficiles, dans des logements souvent exigus ou qui menacent ruines. «Nous attendons ces logements depuis plusieurs années. Certains d’entre nous ont déposé leurs dossiers depuis les années 1980, et ils n’ont toujours pas bénéficié d’un logement décent. D’autres sont malheureusement décédés avant de voir leurs noms dans une liste de bénéficiaires et leurs familles continuent à vivre dans des conditions lamentables, c’est à l’image des houachs du centre-ville qui attendent leur relogement depuis 1962 !», nous dira l’un des contestataires que nous avons rencontré sur place. Et d’enchaîner : «Le chef de daïra nous ne reçoit même pas. Chaque mardi, les agents de la daïra confectionnent, dès les premières heures de la matinée, une liste nominative qui ne dépasse pas 20 personnes qui devront être reçues par le chef de daïra pendant toute la journée. Les retardataires n’ont aucune chance de voir ce responsable, alors qu’ils sont des dizaines de citoyens à faire le déplacement au siège de la daïra pour exposer leurs problèmes». Selon M. Hemal, président de l’association des citoyens de Bouira, le retard qu’enregistre l’opération de relogement n’a pas eu lieu d’être. «Le nombre de demandes de logements ne fait qu’augmenter et les constructions ne suivent pas. Selon nos statistiques, la commune de Bouira détient à elle seule plus de 8 000 dossiers de demandes de logements. Des demandes qui ne seront pas satisfaites dans les meilleurs délais, puisque seulement 120 logements sont prêts», affirmera-t-il. Notre vis-à-vis a dénoncé ce qu’il qualifia de «mutisme» des responsables locaux, notamment quant à l’absence de communication et de collaboration avec le mouvement associatif local et les représentants des demandeurs des logements. «Dans un premier temps, le chef de daïra ainsi que le maire nous ont promis de nous associer avec la commission d’attribution, notamment dans la mission du recensement, nous nous sommes aussi engagés à les aider. Mais malheureusement et à ce jour, ces responsables nous n’ont pas contactés alors que la commission d’attribution est sortie sur le terrain depuis le mois de février dernier», a-t-il ajouté.
O. K.