C’est l’été et la tension monte dans tous les villages du versant Ouest du chef-lieu de la commune d’Aït Yahia Moussa, parce que l’eau n’arrive pas équitablement dans les foyers. Hier, ce sont les habitants de Tachtiouine qui ont décidé de passer à l’action, se plaignant de la perturbation de l’alimentation de leur région en eau potable. C’est suite à une réunion tenue il y a peu de temps que le collectif des habitants a décidé de se faire entendre en menant une action. «Cela ne date pas d’aujourd’hui. A chaque fois qu’on croit que la situation est rétablie, de nouvelles interruptions surviennent. Nous avons subi le même calvaire toute la deuxième quinzaine du mois de Ramadhan. Il faut savoir que nous n’avons reçu aucune goutte d’eau durant toute cette période, parce que deux forages ont été suspendus à cause d’une panne électrique qui aurait abîmé les équipements. C’est devenu récurrent. Dès que les pics de température font leur apparition, le calvaire s’installe. On ne sait pas jusqu’à quand va durer cette situation?», s’interroge un ex-membre du comité de village que nous avons sollicité à ce sujet. Il nous égrènera toute une série de problèmes : «Nous attendons la mise en service de la nouvelle conduite à partir des forages de Oued Bouguedoura depuis près de trois ans, mais à ce jour, elle n’a pas eu lieu à cause du tronçon restant entre la SR1 et la SR2 et à cause d’autres problèmes. En outre, les fuites sont légion entre la SR3 et la SR2. D’autre part, je voudrais insister sur le fait que les réseaux de distribution, dans pratiquement tous les villages, sont vétustes. Il est donc normal que ça éclate de partout». Mais il semblerait que ce qui a fait monter la colère à Tachtiouine c’est la distribution anarchique de l’eau. «Le programme n’est pas respecté. On ne sait pas qui a les rênes en mains et qui donne des ordres aux ouvriers. En principe, le programme doit être appliqué à la lettre. Nous regrettons que l’eau destinée à tel ou tel village soit détournée vers une autre direction. Qu’on nous affiche ce programme pour savoir à qui est le tour, parce que comme ça, nous ne comprenons plus rien», ajoutera notre interlocuteur. Les responsables de l’APC ont reçu une délégation des villageois pour discuter du problème, mais les membres de celle-ci ont insisté pour que tous les responsables concernés soient présents. «Nous voulons du noir sur blanc. Que chacun prenne ses responsabilités et que chaque responsable s’engage à veiller à l’application des mesures qui seront prises», dira un autre membre du comité. Les protestataires ont souhaité qu’un conseil de wilaya soit tenu au sujet de ce gros problème de l’alimentation en eau potable dans cette région. Notons enfin que la commune est alimentée à partir de trois endroits différents. Les villages de Tafoughalt, d’Agouni Ahcène, d’Ath Moh Kaci et d’Imzoughène sont desservis à partir de Draâ El-Mizan suite au transfert de l’eau du barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira). Le versant Est du chef-lieu, à savoir Iâllalen, Ighil El Vir et les hameaux environnants le sont à partir des forages de Kantidja sur le CW 128 vers Boghni. Et enfin le versant Ouest allant de Tachtiouine jusqu’à Ath Rahmoune en passant par Afir, Ath Attella, Tifaou et Hellil est alimenté à partir des forages d’Oued Bouguedoura (Draâ Ben Khedda). Ce projet en question, mis en service à la fin de l’année 2005, a englouti, rappelons-le, 26 milliards de centimes auxquels sont venus s’ajouter ces dernières années plus de 10 milliards de centimes pour la réalisation d’une nouvelle conduite sur plusieurs kilomètres en vue de remplacer l’ancienne qui ne répond plus aux normes parce qu’elle est défectueuse en divers endroits.
Amar Ouramdane