La deuxième journée de l’hommage rendu au chanteur Cheikh El Hasnaoui s’est poursuivie, dans la matinée de samedi dernier, au petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
Au programme une projection d’un film-documentaire sur la vie et l’œuvre du chanteur, intitulé «De la Maison blanche à l’Océan bleu», du réalisateur Abderrazak Larbi Chérif qui a déjà eu le premier prix du Festival du film amazigh. Le document relate la vie et l’œuvre du chanteur Cheikh El Hasnaoui. Un parcours qui l’aurait conduit de son village natal à sa destination définitive, à savoir la ville de Saint Pierre en Ile de la Réunion. «Le film est émouvant et les témoignages beaucoup plus. Des conférences ont été prévues mais, malheureusement, les animateurs ne sont pas venus, ils sont hors wilaya ou hors frontières et nous avons compensé cette absence par des débats, juste après la projection, par des jeunes qui ont pris connaissance de son œuvre, par des vieux du village qui l’ont connu. Nous avons relevé qu’à l’étranger, Cheikh El Hasnaoui est plus connu que dans son pays. Son nom est donné à un jardin à Saint Pierre et une rue à Nice. Nous réitérons notre demande aux autorités algériennes pour entamer la procédure, avant qu’il ne soit trop tard, pour la classification de sa maison à Saint Pierre comme patrimoine Franco-Algérien», nous dira M. Ouamrane. L’œuvre de Cheikh El Hasnaoui est composée de 74 chansons : 37 en kabyle et 37 en arabe populaire, tout en perfectionnant ses chansons, comme il avait fait pour La Maison Blanche, touchée et travaillée trois fois de suite. Son exil définitif reste une énigme et toutes les versions sont valables. La majorité penche sur le fait qu’il s’est vu refusé la main d’une femme, d’autres pensent que c’est le fait d’être doublement orphelin ; sans appui familial et social, «d’une mère algéroise d’origine de Biskra, une marâtre qui sans doute le rejetait», selon des indiscrétions recueillies auprès des gens du village. La vie d’un artiste est souvent dure et complexe à la fois ! La petite salle a regroupé dans l’après-midi, le concours de poésie qui a vu trois lauréats : Bouchiba Fatiha (1er prix), Tabbou Faïza (2ème prix) et Khetabi Ahmed (3ème prix) et le prix du jury décerné à Mohammedi Ibrahim. La grande salle abritera un gala en guise de clôture de l’hommage au cours duquel, pas moins de huit chanteurs prendront part et avec une cerise sur le gâteau, la prestation de Hasnaoui Amechtouh et la chanson La Maison blanche chantée par l’ensemble des chanteurs.
Arous Touil

