Une spectaculaire ruée vers le sommet de Tamgout a été observée cette année depuis le début de la saison estivale, soit à partir de la mi-juin, et elle s’étalera sans aucun doute jusqu'à la fin du mois de septembre.
Des groupes de randonneurs, venant des quatre coins de la Kabylie prennent d’assaut quotidiennement le deuxième sommet du pays qui culmine à 2 308 m d’altitude. Seulement, il s’agit d’une nouvelle donnée en matière d’activités collectives dans la région et elle a pris tout le monde de court. Aucun organisme étatique en effet n’a encore envisagé de mettre en place un mécanisme d’orientation et de sécurisation de ces randonneurs dans ces contrées sauvages complètement isolées et où la couverture téléphonique est absente à partir d’une certaine altitude. Abordé à ce sujet, l’un des plus anciens agents du Parc National du Djurdjura (PND), au siège à Tala Rana, M. Meniche Mohand, originaire du village Ivelvaren, et qui connaît parfaitement le terrain, dira qu’il lui est déjà arrivé d’orienter les randonneurs ou de les accompagner jusqu’au sommet, notamment quand ceux-ci sont accompagnés de femmes ou de personnes âgées. Il évoquera l’existence de deux pistes pour accéder au sommet : La première, distante de 07 Km, passe par le col de Tizi N’Koulal via Tizi Houth du côté nord-ouest du sommet où se trouve le dernier point d’eau. C’est une voie d’accès en pente raide et pénible, selon notre interlocuteur. La seconde est celle de Tala-Rana, elle passe par Imghouzen qui est aussi le dernier point d’eau. Distante de 13 Km, son tracé est en lacet le long du flanc Sud de Yemma Khedidja. Il précisera que cette piste piétonnière qu’on peut aussi emprunter à dos de mulets, d’âne ou de cheval, a été aménagée dans les années 1920 par les Français, affirmant que c’est la meilleure, la plus sûre et la moins pénible. Seulement, cette piste comporte quelques risques comme celui de s’égarer, du fait qu’elle traverse, en plein milieu, un parcours de pâturage collectif pour ovins et qu’à partir de cette voie d’accès, les vaches tracent d’autres pistes dans toutes les directions qui aboutissent sur des impasses tels que des précipices, des falaises ou de profonds ravins. Du coup, il est difficile de rester sur la piste initiale ; d’où le risque qui guette les randonneurs de se perdre et d’être surpris par des terrains escarpés et dangereux.
Il dira enfin que le PND, siège Tala Rana, dispose en permanence d’agents dans cette région qui sont disposés à orienter les visiteurs et que durant cette saison, il lui est arrivé de secourir plusieurs randonneurs qui se sont égarés. Ce qui fera ressortir la nécessité de baliser ces pistes par des bornes en béton ou tout autre point de repère et pourquoi pas installer des panneaux portant des numéros de téléphones des organismes à contacter en cas de nécessité. Notons pour conclure que cette partie du Djurdjura est classée zone biosphère, par conséquent patrimoine mondial. Nous apprenons du responsable du PND, zone Tala Rana, M. Saoudi Hamou, qu’un schéma directeur d’aménagement de cette partie du parc est en voie d’élaboration en vue de la création de trois zones qui seront les seuls à être autorisées. Les activités récréatives et des visites guidées tant éducatives que touristiques seront offertes aux randonneurs, comme stipulé dans le journal officiel N°13 du 23 février 2011.
Oulaid Soualah