Pour connaître l’état des lieux officiel du marché de l’emploi au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, il n’y a pas plus indiqué que l’AWEM. Les chiffres avancés par le directeur de l’agence, M. Tizerarine Yazid, reflète, on ne peut plus mieux, la crise de la main-d’œuvre qui prévaut dans le secteur du bâtiment. Le nombre de demandeurs d’emploi enregistré par l’agence au 31 juillet dernier est de 34 642. Les offres d’emploi classiques sont de l’ordre de 11 697.
Les placements dans le cadre du marché classique (en dehors du DAIP) sont de l’ordre de 9 008. Les placements dans le CTA (Contrat de travail aidé), de 1351 et les placements dans le DAIP, de 2 169. Ce qui fait que le total des placements, c’est-à-dire les postes créés, est de 12 528. Mais le chiffre qui montre le malaise dans lequel le secteur du bâtiment se trouve c’est le suivant : 2 397 offres disponibles sont en difficulté de placement, autrement dit des postes qui cherchent toujours preneur. Et parmi ce nombre d’offres disponibles, 1 697 sont du secteur du bâtiment, soit 70 % des offres disponibles en difficultés de placement.
Un autre indice révélateur que le secteur du privé reste le plus important pourvoyeur de postes de travail est sans doute celui-ci : les offres disponibles privées nationales et étrangères sont de l’ordre de 1 728, soit 72% des offres. Dans le secteur industriel, il est enregistré 3 135 offres et 2 602 placements. Dans le secteur de l’agriculture, il n’est enregistré que 152 offres d’emploi et seulement 85 placements. Il est à rappeler que l’agence de wilaya de l’emploi (AWEM TO) dispose de 10 agences réparties sur le territoire de la wilaya. Le directeur de l’AWEM, M. Tizerarine, que nous avons rencontré parlera de la mission de son agence, de ce problème et de ses objectifs : «Notre mission est d’assurer l’intermédiation entre le demandeur d’emploi et l’employeur. Ces derniers temps, nous avons constaté une réticence par rapport aux petits métiers du bâtiment et à ceux du privé. Les demandeurs cherchent surtout le secteur économique étatique. Hélas, ce n’est pas toujours possible car le secteur privé reste l’acteur principal dans la création de l’emploi.
Ce que les demandeurs ignorent…
Ce que les demandeurs ignorent c’est qu’il est toujours possible de travailler chez le privé et s’inscrire pour un poste meilleur et de leur choix. Ils doivent donc de se contenter de ce qui est déjà disponible en attendant mieux. Les salaires et l’assurance sont garantis. Si les employés doutent de cela, ils peuvent déposer plainte anonymement et l’inspection du travail fera le reste». Pour ce qui est du problème posé par les entrepreneurs, à savoir l’obligation de la présence du demandeur d’emploi, le directeur confirmera : «Le demandeur d’emploi doit impérativement se présenter à l’agence pour s’inscrire dans les fichiers de l’ANEM, d’autant plus que depuis le 15 juillet 2015, nous disposons d’un système de fichier WACIT qui nous permet d’avoir des bases de données des demandeurs par métier et profil. Cela exige la présence du demandeur». Signalons que l’ANEM a mis en place des dispositifs d’emploi dans le cadre du DAIP qui concerne les CID (Bac +4 et plus) rémunéré à 15 000 DA. Les TS sont à10 000 DA, les CIP (niveau secondaire et les diplômés de la formation professionnelle) à 8 000 DA. Les CFI pour les moins de 9AF sont rémunérés à 6 000 DA pour le secteur économique et à 4 000 DA pour le secteur artisanal. Il y a également les CID/CTA, les CIP/CTA et les CFI/CTA. Les candidats à ce programme sont considérés comme salariés. La convention entre l’employeur et l’ANEM oblige l’employeur à payer le bénéficiaire à hauteur au moins du SMIG, soit 18 000 DA. L’Etat est tenu de verser à l’employeur 12 000 DA pour les CID, 10 000 DA pour les TS, 8 000 DA pour les CIP et 6 000 DA pour les CFI, tout cela pendant trois ans. L’employeur bénéficie des avantages fiscaux et parafiscaux. Les frais de formation de l’employé sont pris en charge par l’Etat à hauteur de 60% pendant 6 mois, mais en contrepartie, l’employeur doit titulariser l’employé.
Hocine T.