C’est une première à l’annexe de la Maison de la culture Mouloud Mammeri d’Azazga ! Une ambiance bon enfant y régnait lors de l’exposition d’arts plastiques des artistes Amzal Farid (autodidacte, 36 ans) et Zidane Hakim (ancien élève de l’ERBAA, 30 ans), dans l’après-midi du mardi dernier, en présence de la directrice de la culture, Mme. Nabila Gouméziane qui a donné le coup d’envoi du vernissage, de la directrice de la Maison de la culture, Mlle. Kemmar Dalila, de la directrice de l’école des beaux-arts d’Azazga, Mme. Mokhtari Nadia, du chef de daïra d’Azazga, M. Ménia Djamel, du P/APC d’Azazga, M. Bouali, et d’une assistance nombreuse. Après une visite à travers les expositions aussi intéressantes que révélatrices des racines, de l’identité de la culture locale mise en exergue par de beaux tableaux aux couleurs attirantes, durant laquelle les deux directrices et la délégation qui les accompagnait, des prises de parole eurent lieu. «Nous saluons tous les présents et ils sont nombreux pour la première fois qu’une exposition de ce genre se fasse ici à Azazga, dans cette annexe de la Maison de la culture Mouloud Mammeri. Nous sommes très heureux de nous retrouver parmi vous et l’honneur revient à ces deux artistes, Zidane Hakim et Amzal Farid, deux jeunes qui promettent beaucoup. Nous œuvrons pour la promotion des arts plastiques afin de mettre en relief les artistes peintres de la wilaya de Tizi-Ouzou. Je dirai aux concernés et aux intéressés que les portes de la direction de la culture et de la Maison de la culture sont ouvertes», dira la directrice de la culture en annonçant : «Les bibliothèques prévues ici à Azazga seront ouvertes prochainement et aujourd’hui, nous nous rendrons à Ifigha, dans ce cadre». Dans son intervention, le chef de daïra ne lésine pas sur les mots pour apporter son soutien à ces jeunes et souligne : «Nous aimerions également voir des tableaux de peinture qui traitent de l’histoire de la région qui a payé un très lourd tribut pour l’indépendance du pays. Je souligne les efforts consentis par l’ERBAA». De son côté le maire s’est réjoui en voyant l’extension des activités de la direction de la culture. «Il y a une redynamisation du secteur», dira-t-il. M. Chekini affirme : «Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis de la région. J’étais un ancien directeur du théâtre d’Annaba, administrateur de l’école d’art dramatique de Fort de l’eau et ex-wali». Il se désole du sort réservé à l’histoire de la région en particulier et à celle du pays en général. Et de lâcher la sentence: «Nous avons assassiné notre histoire». Il exhorte les jeunes à étudier et à connaître l’histoire de ce peuple audacieux qui a fait face à l’une des puissances de l’OTAN. «J’ai repris mes études à l’âge de 33 ans pour acquérir des diplômes de sociologie», confiera-t-il. La directrice de la Maison de la culture, Mlle Kemmar Dalila dira : «Nous sommes très heureux de nous retrouver ici avec vous», tout en promettant que de telles manifestations dans ce domaine seront multipliées à Azazga. «Nous sommes disposés à collaborer avec tous», ajoutera-t-elle. Le représentant de l’APW, M. Djouzi Méziane, propose la baptisation de cette annexe d’un nom de chahid d’Azazga. Les différents tableaux de l’un et de l’autre artiste reflètent réellement «l’art dans la société», car l’ensemble des thèmes y sont touchés du doigt, du pinceau, du crayon, de la couleur. Quelques exemples : «cet arbre qui a germé et poussé sur un rocher élevé à une certaine hauteur. Il plie mais ne rompt pas. Il résiste à tout, car ses racines sont profondément ancrées dans le socle qu’est la roche. Il garde son feuillage vert !» Un autre exemple que l’autodidacte nous explique : «Cet enfant Syrien Yiane rejeté par les vagues et dont le père lève les mains au ciel implorant le Tout Puissant, un châtiment exemplaire aux tueurs». Une image bouleversante qui a fait le tour du monde. Paysages, personnages d’enfants, de vieux, de femmes, d’animaux (chevaux), des scènes quotidiennes au village, aux couleurs chatoyantes : vert des champs, les couleurs de l’emblème national, jaune-bleu-blanc y sont très utilisées par les deux peintres.
M.A. Tadjer