Abdelaziz Belkadem, secrétaire du FLN, était accompagné de Ali Seddiki ex-superviseur du FLN pour la wilaya de Tizi Ouzou, El Hadi Khadi ministre de la Formation professionnelle, Abdelkrim Abada, Saïd Bouhedja ainsi que des députés et des cadres du parti. Les sénatoriales ont pris la part de lion lors de cette rencontre. Le FLN en triomphaliste, présente une assurance de neutraliser tous les concurrents d’autant plus que le FFS boycotte le rendez-vous, seul à pouvoir barrer la route au parti de Belkhadem. Le numéro 1 du parti a confirmé l’alliance contractée avec le RND au plus haut sommet, ce qui se formalisera aujourd’hui lors de la rencontre qui se tiendra entre le FLN, le RND, et le MSP au siège du FLN pour la passation de la présidence de l’Alliance présidentielle. C’est ce qu’a déclaré le SG du FLN, qui insistait que son parti ne se contentera pas d’une demi victoire, avec l’appui des indépendants dont le nombre n’a pas été révélé. Le FLN avec 136 élus, a sorti ses griffes lors de cette rencontre où d’emblée il tenait un discours tantôt démagogique tantôt réaliste, à briguer les autres sièges pour le Conseil de la nation.L’intervention de Abdelaziz Belkhadem sonnait comme un signal de coup d’envoi à dominer l’activité politique dans la région car, dit-il, le FLN vient de ressurgir suite aux élections partielles alors qu’il était donné mort et enterré dans la région par certaines voix politiques qui se sont encore trompées.
“Le RCD est politiquement et arithmétiquement battu”Ce qui ressort en toile de fond dans les propos du numéro 1 du FLN, n’est autre que l’isolement systématique du RCD, auquel selon lui, un camouflet sera réservé durant ces sénatoriales.Et d’ajouter que pour le parti de Saïd Sadi avec ses 150 élus, l’unique hypothèse qui le sauverait sera, le rapprochement avec le RND, mais cette option, bien que possible, est évacuée de fait dès lors que l’Alliance présidentielle fera son effet durant ces sénatoriales.Belkhadem a sans ambages déclaré que l’Alliance présidentielle se porte bien, c’est seulement les commentaires de presse qui créent la zizanie en jouant sur certaines divergences d’approche sur l’application du programme présidentiel.Il y a trois points sur lesquels le FLN, le RND et le MSP se sont mis d’accord : le programme du président de la République, celui du chef du gouvernement et le document signé entre les trois partis à l’occasion de la création de l’Alliance qui remonte au 16 février 2004. Belkhadem considère que les critiques avancées vis à vis du gouvernement surtout celles inhérentes aux salaires, avaient pour objectif de trouver un équilibre entre les différents plans de relance économique lancés et le front social. Belkhadem revient à la charge sur le rôle et l’importance du FLN, pour dire que ce dernier a abandonné le terrain en Kabylie mais jamais la Kabylie ne l’a abandonné et que le parti est l’épine dorsale de la stabilité du pays. A ce titre, il évoque que les partis locaux, notamment ceux qui ont assuré la gouvernance locale, ont démontré 15 ans durant leurs limites dans la gestion ou plutôt ont prouvé la non-gestion des affaires de la cité.Les citoyens de Kabylie savaient que le FLN peut être un rempart face à l’échec des partis locaux. C’est ce qui explique selon lui, les victoires enregistrées lors des partielles, où depuis 1 500 adhésions à l’échelle de la wilaya de Tizi Ouzou et plus de 300 nouveaux militants dans l’unique ville de Tizi Ouzou ont été enregistrés.Le FLN dispose d’élus dans 59 sur 67 APC où il s’est présenté lors des élections de novembre 2005. Le SG FLN surenchérit face à l’assistance en lançant le défi à tous les concurrents pour les futures échéances, à commencer par les prochaines sénatoriales, les législatives de 2007 ainsi que les locales de la même année. Il lance un appel aux compétences et déclare que le FLN reste ouvert et que désormais le monopole de l’activité partisane est définitivement chose classée.En plus de la propagande que Belkhadem a distillé dans les rangs des élus pour n’opérer aucune défaillance le 23 février lors de ces sénatoriales, les archs n’ont pas échappé à la critique acerbe sans les citer directement.Intervenant sur ce chapitre, Belkhadem ne reconnaît comme légitime que ceux qui sortent des urnes, en d’autres termes les partis politiques et les indépendants sont les seuls acteurs politiques avec lesquels le dialogue est possible. Il a exhorté l’assistance à rejeter tout tutorat politique “imposé” car la région de Kabylie a sérieusement souffert de cette mise à l’écart. Il s’avance sans retenue, jusqu’à considérer le dialogue archs- gouvernement comme une opération illégale du fait que les archs ne représentent qu’eux-mêmes. Tacitement le premier responsable du FLN ne reconnaît aucune légitimité politique aux délégués du Mouvement citoyen et que si la Kabylie a des problèmes, des élus sont sortis des urnes le 24 novembre et c’est à eux qu’il appartient de se battre et d’engager des pourparlers. Belkhadem a sommé les présents de n’écouter personne en dehors des partis politiques et des élus. Le politique en Kabylie est réhabilité démocratiquement, les citoyens se délivreront des mailles d’un tutorat politique qui a pris en otage la région des années durant.
“4 500 milliards de centimes pour Tizi Ouzou”Le chef du FLN et représentant personnel du président de la République a annoncé que “4 500 milliards de centimes seront injectés en PCD et en programme sectoriel au titre du plan quinquennal allant jusqu’à 2009. Les élus à tous les niveaux auront du pain sur la planche et les résultats seront palpables au delà d’une année de gestion, ces résultats coïncidant avec des échéances électorales (législatives et locales) dont les chances de sortir vainqueur peuvent se négocier dès à présent. Il n’est dans l’intérêt de personne de rééditer la gabegie de gestion d’il y a 15 ans. Les citoyens de Kabylie méritent un meilleur sort politique, économique, social.C’est la raison pour laquelle nous revenons en force, pour occuper le terrain sans jamais le céder et en étant au service des populations”.Belkhadem suggère, pour les besoins de brassage des populations afin de sceller l’unité nationale, de construite des poles d’excellence (universités) qui permettront une sorte de désenclavement social et culturel des populations.A rappeler qu’un point de presse a été improvisé à la fin des travaux, lequel s’est tenu dans des conditions désagréables, ce qui n’a pas permis à l’ensemble des journalistes de faire soigneusement leur travail. Lors de ce point de presse, le SG du FLN a parlé d’une commission d’enquête de son parti, qui est diligentée pour faire le bilan de son patrimoine mobilier et immobilier tout en donnant le budget annuel du FLN évalué à plus de 6 milliards de centimes.
Khaled Zahem
