De nombreux citoyens, défenseurs de Tamazight, nous font régulièrement remarquer l’insuffisance de l’emploi de cette langue dans les espaces publics. Pourtant, cela contribuerait certainement à son essor. Les quelques exemples en la matière ne peuvent cacher toutes les insuffisances. A force de le voir écrit sur les frontons des écoles, le mot «aghervaz» est de plus en plus usité par la population qui a, par la même occasion, appris un nouveau terme de vocabulaire de Tamazight grâce aux efforts de ceux qui en sont les initiateurs. Le vocabulaire utilisé fréquemment entre vite dans le langage courant, à l’image de «Thaghiwant» qui n’est plus ce mot que l’on trouvait étrange lors de son apparition. La plupart des communes de la wilaya de Tizi Ouzou et certaines des wilayas limitrophes se sont mises à jour en inscrivant sur le fronton du siège de leurs APC une enseigne en français, en arabe et en Tamazight. Cependant, de nombreuses administrations, telles les structures de santé continuent d’ignorer la langue de Massinissa. On ne trouve pas de panneau en Tamazight indiquant une polyclinique, un centre de soins ou encore un hôpital. On ne peut, pourtant, pas évoquer l’inexistence du vocabulaire approprié par ceux qui voudraient éventuellement l’employer. Par ailleurs, on constate dans la région que les commerçants indiquant leur activité dans la langue de Jugurtha sont rares. De nouveaux cafés, des superettes et autres voient souvent le jour sans que leurs propriétaires daignent les désigner dans une langue officielle qu’est la leur. A l’heure où on parle de la généralisation de l’enseignement de Tamazight à l’échelle nationale, de petits gestes, qui sembleraient anodins pour certains, pourraient contribuer à sensibiliser nos enfants et les habitants des autres wilayas, qui viennent visiter nos régions, à s’y mettre.
A.O.T.
