Le bras de fer opposant l’intersyndicale de la fonction publique au gouvernement persiste.
Face à l’intransigeance des pouvoirs publics qui affichent un niet à sa plate-forme de revendications, l’intersyndicale de la fonction publique ne compte pas lâcher prise jusqu’à satisfaction de ses doléances. Le président du conseil des lycées d’Alger (CLA), Idir Achour, a réitéré la volonté de ses adhérents à aller plus loin dans leur lutte syndicale afin de faire valoir leurs revendications. Il s’agit notamment de l’annulation de la réforme des retraites, la participation des partenaires sociaux à la préparation de la nouvelle loi de travail et l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les travailleurs. Ce syndicaliste a mis en garde les pouvoirs publics contre les augmentations des prix, indiquant que cette dernière ne sera pas bénéfique au trésor public. «Si les pertes du trésor public sont estimées à 216 milliards DA en 2016, elles augmenteront à 600 milliards DA en 2019, en raison de la mauvaise gestion du gouvernement», a déploré Idir Achour, lors d’une conférence de presse tenue hier au niveau du siège national de l’Unpef à Alger. De son côté, le président du syndicat national autonome des travailleurs de la Sonelgaz a mis en garde les pouvoirs publics contre l’augmentation des prix de l’énergie qui conduira à l’augmentation des prix d’autres produits. La même source a indiqué que ce syndicat compte aller plus loin dans sa lutte pour rejeter la décision relative à l’annulation de la retraite anticipée et de la retraite sans condition d’âge. Pour sa part, le président de l’union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), M. Sadek Dziri, dénonce et rejette « la prise de décision du gouvernement d’une manière unilatérale, sans consultation des partenaires sociaux ». Ce syndicaliste a averti le gouvernement contre sa décision relative à la suppression de la retraite anticipée et de la retraite sans condition d’âge, qui sera «une catastrophe» pour les nouveaux diplômés universitaires qui ne seront recrutés qu’après l’âge de 30 ans. Selon lui, la grève est «la seule issue pour ouvrir les portes de dialogue bloquées par les responsables concernés», tout en mettant en garde contre «l’opacité qui entoure les dossiers principaux». Le président du syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), M. Meziane Meriane estime pour sa part, que «la fermeture des portes du dialogue ne fera qu’augmenter la pression». La preuve : l’intersyndicale de la fonction publique se réunira le 3 décembre prochain pour évaluer les mouvements de grève qui seront enclenchés à partir de ce lundi, et réfléchir par la même occasion à entreprendre des mouvements de protestations plus radicaux. Par ailleurs, les syndicats autonomes de la fonction publique ont dénoncé les menaces de ponction sur salaires proférées hier par le ministre du travail. En outre, le président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet a fait savoir que «leur mouvements de grève est légitime et a pour objectif de défendre les acquis des travailleurs algériens». Le président du Snapest considère quant à lui, que «la prise en otage des élèves n’est que le résultat des décisions prises par les pouvoirs publics sans consultation des partenaires sociaux». «Ce ne sont pas les syndicats autonomes de la fonction publique qui compromettent l’avenir des élèves», a-t-il lancé.
L O Challal