Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a annoncé, samedi à partir de Boumerdès, la création prochaine d’une Fondation qui sera dédiée à la préservation et exploitation des vieux manuscrits écrits en arabe et en tamazight. « Cette décision a été prise suite à la découverte, lors de visites effectuées dans le Sud algérien, en Kabylie et sur tout le territoire national en général, de structures (centres et domiciles) abritant d’importants manuscrits, constituant un véritable trésor d’un intérêt suprême pour l’histoire et l’avenir du pays », a indiqué M. Aissa, dans un point de presse animé en marge d’un colloque national sur la « dimension spirituelle dans le patrimoine national amazigh ». Il a expliqué que cette fondation, dont la date de création n’a pas été fixée, constituera une « institution culturelle et scientifique à part entière », dont le financement et l’encadrement seront assurés par l’Etat, mais dont la « propriété morale sera dévolue aux familles détentrices des manuscrits en question ». Le ministre a ajouté que « ces manuscrits demeurent un patrimoine populaire de tous les Algériens, voire même de la culture mondiale, au vue de son importance », invitant les propriétaires-détenteurs de ces manuscrits, dont les familles notamment, à « ne pas hésiter à soutenir l’Etat, en vue de leur préservation et leur mise à la disposition des chercheurs et organismes de recherche ». M. Aissa a, également, cité parmi les missions qui seront dévolues à cette Fondation « la désignation et la création de laboratoires consacrés à la restauration des manuscrits », parallèlement à leur mise à la disposition des spécialistes du domaine, sous forme de copies électroniques et en version papier, tout en maintenant les originaux en possession de leurs propriétaires. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a réitéré, à cette occasion, le rôle des Zaouias, à travers le pays, assurant qu’elles demeureront toujours « l’élément fédérateur de la Nation » et le « conservateur des composantes de l’identité nationale (Islam, amazighité et arabité) ». Pour lui, les Zaouias sont « souveraines dans leurs décisions et n’obéissent à aucune orientation de l’Etat ». Toutefois, a-t-il précisé, « l’autonomie d’action dont jouit la Zaouia, conformément aux lois de la République », ne doit pas l’empêcher de « demeurer vigilante à l’égard de tentatives de manipulation étrangères » et ce, en restant « attachée à notre patrimoine culturel et cultuel, caractérisé par la modération, la rationalité et le juste milieu ».