Les 16 propositions de Chakib Khelil

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L’ancien ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, était hier à Bouira, pour y animer une conférence sur la diversification des rentes hors hydrocarbures.

En répondant à l’invitation de la société Premium Agrégats et devant un parterre d’étudiants en économie de l’université Akli Mohand Oulhadj, l’ex-ministre a développé un programme de 16 propositions. Il y a démontré que l’économie algérienne peut se développer en créant des richesses et en se tournant vers des marchés inexploités, à l’image de celui de l’Afrique.

M. Chakib Khelil estimera qu’en tant qu’expert et ancien ministre, il peut «apporter des solutions concrètes pour une sortie de crise». Des propositions qui demeurent ouvertes au débat pour enrichissement, précisera-t-il. Son parcours d’expert, affirme-t-il, s’inspire des exemples vécus par les pays d’Amérique du Sud qui ont été confrontés à la chute des prix du pétrole et à la nécessité d’orienter leurs économies vers l’ensemble des secteurs propices à l’investissement hors hydrocarbures.

Pour le conférencier, il est impératif que le ministère des Affaires Etrangères renforce le développement vers l’extérieur et s’implique dans l’accroissement des échanges avec obligation de résultats pour les investisseurs.

A ce propos, et concernant la règle 49/51 régissant l’investissement étranger en Algérie, M. Chakib Khelil préconise un ajustement selon les investissements : «On peut faire du 80/20, du 90/10 ou du 50/50, selon l’investissement retenu. Il faut juste encourager les investisseurs car l’investissement prend du temps pour se réaliser et devenir pérenne», déclarera-t-il.

En abordant la crise économique qui sévit dans de nombreux pays, l’ex-ministre indiquera que le continent africain demeure un marché prospère. Et la solution préconisée et de miser sur le Grand Sud Algérien afin de préparer le terrain : «Le Sud du pays est encore vierge en matière d’investissements hors hydrocarbures. Il est grand temps de nous pencher sur cette région limitrophe avec plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Un marché prometteur étant donné que notre économie actuelle est réduite avec un potentiel de 40 millions d’Algériens. Il est grand temps de diversifier notre économie en misant sur le développement économique et les défis de l’avenir».

Le système bancaire sera également mis à l’index par le conférencier qui dira aspirer à ce que les citoyens réinvestissent leur capital-confiance dans les établissements bancaires, avec le renforcement du conseil d’administration des banques, supervisé par la Banque Centrale d’Algérie.

«Le système bancaire algérien actuellement favorise l’importation au détriment de l’exportation. Il faut veiller à ce que cette politique soit inversée», dira l’orateur qui insistera sur la nécessité d’organiser les bureaux de changes, ce qui ne manquera pas d’améliorer le climat de l’investissement en général.

Pour l’ancien ministre de l’Energie, l’économie algérienne peut sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve, avec toutefois comme préalable, la volonté de tous les acteurs nationaux qui doivent impérativement mobiliser la société civile et les forces vives de la nation dans tous les secteurs.

La politique du gouvernement concernant les subventions sera égratignée par M. Chakib Khelil qui déclarera que «les subventions bloquent les investissements», en soulignant toutefois que l’Etat ne peut investir à lui seul dans tous les secteurs, d’où la nécessité de «faire preuve de souplesse à l’égard des investisseurs». Autant de mesures qui permettront, à coup sûr, selon l’orateur, de renforcer le PIB fortement atteint par la dépréciation du dinar et la baisse des cours pétroliers.

Hafidh Bessaoudi

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