L’issue du vote a fini par gratifier le RCD d’une mandature de trois ans que remportera Rachid Arabi, vainqueur sur ses concurrents grâce au RND avec 199 voix sur 421 voix exprimées et le siège de remplacement est revenu au FLN pour une durée d’une année, qui sera assuré par Ali Lanasri qui a pris le dessus sur son poursuivant de deux voix uniquement, pour en totaliser 176 sur 421 bulletins exprimés. La wilaya de Tizi Ouzou donc, sera rerpésentée au Sénat par le FLN et le RCD, cette voie ouverte est rendue possible par le FFS, qui a boycotté le scrutin, alors que les deux sièges lui revenaient toujours. Le RCD a mis les bouchées doubles pour ce rendez-vous, avec ses 150 élus aux APC et APW, seulement quatre défaillances sont enregistrées dans ses rangs. Le parti de Saïd Sadi, en dépit d’un choix arbitraire de ses candidatures non sorties de l’opération des primaires, a vu la discipline partisane donner son effet même si une tendance à la désaffection commençait à faire son chemin. Le FLN aussi de son côté est parti trop confiant à ce vote, où les 136 élus n’ont pas manqué de faire acte de présence ambitionnant de rafler les deux sièges en jeu. Le parti de Belkhadem a surdimentionné ses forces et sa capacité de mobilisation qui, en fait se sont avérées comme illusions, suite aux résultats des partielles du 24 novembre 2005.Le RND trahi par le RCDUne tacite alliance a été contractée entre le RND et le RCD. En toute amnésie de la campagne des partielles Saïd Sadi qualifiait le personnel politique du parti d’Ahmed Ouyahia de “Jannissaires”. Justement, ce sont ces jannissaires qui ont permis une victoire au RCD qui, pour la première fois siégera au Conseil de la nation. Les termes de l’alliance s’articulent autour de la caution, par le RCD, de Belhadj du RND pour la mandature d’un année et la caution du RND (78 voix) de Rachid Arabi pour la mandature de trois ans. Le RND, qui a respecté le deal politique, a reporté près de 43 voix sur le RCD, sorti avec 199 voix et gagne le siège de trois années. Tandis que le RCD, lors du scrutin pour la mandature d’une année, où il devait cautionner le représentant du RND, a fait dans la tromperie jusqu’à presque faire passer Semmoudi Med Akli, leur candidat, devancé par le vainqueur FLN de seulement deux voix. Un cadre du RND a tenu à dénoncer ce lâchage du RCD qui n’a pas respecté le contrat passé et considère cette attitude du RCD comme une trahison qui n’honore nullement l’éthique politique. On ne sait pas si ce rapprochement entre le RND et le RCD, exécuté unilatéralement, est concocté à haut niveau ou bien une simple gymnastique locale ? De tout évidence, le RND a prouvé avoir tapé à la mauvaise porte, car n’ayant tiré aucune dividende et le RCD pour sa part a, afin d’éviter tout camouflet, obligé de pêcher au parti d’Ahmed Ouyahia qu’il ne cessait de vilipender.
Semi victoire du FLNDonnés comme potentiels vainqueurs à ce scrutin, les candidats du FLN, Ali Lanasri et Slimane Kerrouche, ne sont pas arrivés à damer comme il se doit le pion. Ali Lanasri est vainqueur pour une année de mandature, le résultat obtenu était très serré avec son concurrent. C’est de justesse que le FLN a réussi à glaner ce siège pendant que Slimane Kerrouche rate le coach. Selon certaines indiscrétions, les députés Arbouche et Bourekache auraient fait campagne et instruit des élus FLN à porter leur dévolu sur les candidats du RCD et du RND, contre ceux de leur propre parti. Pourtant, le FLN a bénéficié de 29 procurations des élus indépendants, et d’un appui du PT, dont douze élus ont voté FLN, ajouté à cela quelques indépendants qui ont soutenu les candidatures FLN. Slimane Kerrouche a déclaré avoir été l’objet d’une conspiration politique d’éléments résiduels qui ont agi en prédicateurs contre lui. Le candidat du FLN, Slimane Kerrouche, a été l’artisan de la resurgeance du FLN dans la wilaya de Tizi Ouzou, où pour les élections partielles il s’est investi pêle-mêle à restructurer le parti, dans la logique du plein soutien au président de la république. Ses détracteurs font partie de ceux qui s’opposent au programme du président Bouteflika, nostalgiques de l’illusion de l’élection présidentielle d’avril 2004. Le FLN maintient son protocole d’accord avec le PT et remercie tous ceux qui lui ont apporté soutien, a déclaré Saïd Lakhdari attaché de presse du parti à Tizi Ouzou. L’Alliance présidentielle qu’on croyait s’exécuter à travers ces élections n’a pas eu lieu, bien au contraire, des rapprochement inattendus sont signés. La victoire inespérée du RCD est édifiée grâce à la caution du RND et l’échec du FLN est dû à la non-traduction de l’Alliance présidentielle lors de ce scrutin. Toujours est-il que ce semi-échec du FLN n’est guère une fatalité, dès lors qu’un siège lui est revenu contre toute attente. Les alliances et les contre-alliances se sont faites en dehors de toute considération politique objective. Le RND a sauvé le RCD, ce dernier a trahi le parti de Ahmed Ouyahia. Le FLN soutenu par les élus du PT et 29 élus indépendants, alors que ces derniers ont boycotté le scrutin. Les voix des Indépendants se sont distribuées à tout va. Cette élection a servi de brouillon politique pour les futures échéances, nos grands électeurs ont réussi une petite élection.
Khaled Zahem