Les étudiants du département de langue et culture amazighes de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont entamé, jeudi dernier, un nouveau mouvement de grève illimité.
Cette décision a été adoptée par la majorité des étudiants à l’issue d’une assemblée générale tenue au cours de la même journée par le comité autonome des étudiants le CDLCA. Les étudiants grévistes ont avancé un ensemble de revendications pour l’amélioration de leurs conditions de scolarisations. Ils réclament également le renforcement des conditions de sécurité au sein de leur département et de l’université : «Les agressions ainsi que l’introduction des armes blanches sont devenus monnaies courantes au sein de notre université. Notre département ne dispose que d’un seul agent de sécurité, au même titre que le reste des départements, et ce sont les deux campus de l’université qui souffrent du manque d’agent de sécurité. Il est plus que nécessaire que l’administration renforce les effectifs de sécurité», dira une étudiante membre du CDLCA, qui rappelle l’agression à l’arme blanche dont a été victime un étudiant du département, le 2 février dernier. Notre interlocutrice ajoute aussi qu’une plate-forme de revendications, composée de plusieurs points, a été adoptée par les étudiants lors de l’assemblée générale. Parmi les points soulevés, l’on citera le renforcement de l’encadrement pédagogique, l’achat des ouvrages pédagogiques nécessaires pour les travaux des étudiants, la dotation du département d’une salle informatique et du réseau internet. «Notre département manque de tout, à commencer par l’encadrement pédagogique. En réalité, des modules entiers sont sacrifiés et non enseignés dans notre département, en raison du manque des enseignants spécialisés. Les plus touchés sont les étudiants de la première année qui ne disposent toujours pas d’enseignants pour les cours et les TD dans plusieurs modules de base, à l’image de l’histoire. Idem pour les ouvrages pédagogique, l’informatique et l’internet, car nous sommes toujours obligés d’acheter des livres de l’extérieur ou faire des recherches dans des cybers-cafés pour nos besoins de recherche», ajoute notre interlocutrice. Par ailleurs, les étudiants grévistes interpellent l’administration de leur département pour le «respect de son engagement pour la prise en charge des frais de location du matériel sonore, utilisé lors de la semaine culturelle du 12 janvier». Selon-eux, l’administration s’est engagée à régler la facture de location, mais à ce jour rien n’a été fait. «Nos responsables doivent honorer leurs engagements, car nous ne pouvons pas le faire avec nos propres moyens», indique notre interlocutrice. À noter, enfin, qu’une copie de la plate-forme de revendications a été remise au chef du département et une réunion devra, prochainement, regrouper les syndicalistes du CDLCA et les responsables de ce département, afin de trouver un terrain d’entente entre les deux parties.
Le département de génie biomédical à sa 3e semaine d’arrêt…
À la troisième semaine de la grève des étudiants en génie biomédical, la situation ne semble pas se dénouer, malgré les tentatives du doyen de la faculté de raisonner les étudiants. Pour rappel, ces derniers réclament une «reconnaissance officielle de leur diplôme». En effet, jeudi dernier vers midi, une assemblée générale s’est tenue au niveau dudit département, regroupant les étudiants de cette spécialité ainsi que le doyen de la faculté, Dr Arbaoui Ahcène. Le même responsable s’est longuement entretenu avec les étudiants, en mettant en exergue les documents officiels, prouvant la reconnaissance du diplôme. À commencer par l’arrêt interministériel portant création de la spécialité, ainsi qu’une note adressée par la direction générale de la fonction publique, qui affirme que cette spécialité est effectivement reconnue et les étudiants titulaires de ce diplôme peuvent postuler à des concours de recrutement dans l’ensemble des secteurs étatiques. Le même responsable s’est étalé aussi sur les modalités appliquées pour l’homologation de cette spécialité ainsi que sur son utilité dans le monde de travail. Des explications pourtant si claires, mais qui n’ont pas réussi à dissuader les étudiants grévistes qui ne se sont pas prononcés par la reprise des cours. D’après leurs représentants, la décision de reprise des cours sera «étudiée la semaine prochaine lors d’une assemblée générale extraordinaire». En attendant une probable reprise, l’administration de la faculté vient d’annoncer, à travers un communiqué, le changement du calendrier pédagogique, et les nouvelles dates d’examens et de cours seront annoncées dès la fin du mouvement de grève des étudiants.
Oussama Khitouche