La visite surprise du wali Hattab

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Le journaliste Kamel Beniaiche est venu dédicacer son dernier livre sur les événements du 8 Mai 45, samedi dernier à Béjaïa.

Natif de Sétif, il s’est beaucoup intéressé aux événements qui ont secoué sa région à la fin de la 2ème guerre mondiale. Son livre est intitulé «Sétif, la fosse commune : massacres du 8 mai 1945», publié aux éditions El Ibriz. La vente-dédicace a eu lieu à la librairie Gouraya Culture, à Béjaïa. L’auteur expliquera que l’écriture de ce livre lui a pris plus d’une dizaine d’années de recherches. Il expliquera avoir constaté que la plupart des livres publiés à ce sujet étaient l’œuvre de Français, qui expriment leur point de vue. «Quand il y va de la vie humaine, il n’y a pas de différence entre Claude et Amar», dira encore Kamel Beniaiche, justifiant son récit «sans parti pris». L’auteur rappellera que les événements qu’il traite dans son livre, et dont il s’est refusé à chiffrer les victimes, ont eu lieu dans plusieurs localités de la région, et pas seulement à Sétif. Il cite entre autres, Guelma, Kherrata, Melbou, et plusieurs autres villes et villages. Le travail de Kamel Beniaiche est remarquable à plus d’un titre, puis qu’il s’est totalement investi dans la recherche documentaire, ainsi que celle de témoins encore vivants ayant vécu les événements. Il précisera avoir fait valider ses recherches par des historiens confirmés, pour leur donner une valeur authentique. Lors de la vente-dédicace de son livre à Béjaïa, plusieurs échanges ont eu lieu avec des lecteurs venus le rencontrer. Parmi les présents à cette rencontre, il y avait une enseignante d’histoire venue de France, des journalistes, le directeur de la culture, le chef de la daïra de Béjaïa et le wali, Mohamed Amine Hattab. Le wali de Béjaïa, M. Hattab, a surpris tout le monde en venant à la rencontre de Kamel Beniaiche, «son ami qu’il a connu à Sétif», lorsqu’il y était en poste. Il n’a pas tari d’éloges sur l’auteur, vantant sa plume, son sérieux et sa gentillesse. «C’est un grand homme et un grand ami», a déclaré le wali qui s’est fait dédicacer le livre. Après quelques échanges, nous avons approché le premier responsable de la wilaya de Béjaia pour lui demander s’il était lui-même amateur de lecture. La question lui sembla curieuse : «J’adore lire», a-t-il déclaré. «Et c’est pour cela que je suis venu acheter ce livre, en plus du fait qu’il est l’œuvre d’un ami». Après avoir salué tout le monde, le wali a sillonné les rayonnages de la librairie, pour en connaître le contenu, s’attardant particulièrement sur le rayon de la littérature, avant de s’éclipser. Le chef de daïra a lui aussi fait l’éloge de l’écrivain-journaliste qu’il a qualifié de «grand ami».

La seule librairie de la wilaya

à cette occasion, rappelons que la librairie Gouraya Culture est la seule librairie du chef-lieu. La vente de livres se résume ailleurs à de simples rayonnages dans des papeteries. Cette librairie offre l’avantage d’être bien achalandée et d’avoir un fonds- documentaires très varié, embrassant l’essentiel des domaines de la connaissance : sciences exactes, biologie, médecine, religions, langues, littérature, histoire, etc. Selon Nabil Mahindad, son gérant, les prix sont les mêmes que partout ailleurs. Rappelons enfin que le livre de Kamel Beniaiche a obtenu au début de ce mois de mars, le prix du Salon Anti-colonial en France. Son travail a ainsi été reconnu et récompensé par la communauté des historiens. A quand un Café Littéraire à Béjaia pour que le public puisse découvrir cet auteur et d’autres et avoir des échanges avec eux.

N. Si Yani

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